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Critique de Diomedeine


Vous dites : histoire d'un jeune homme aristocrate riche, rendu aveugle par ses sentiments, qui se fait plumer par sa belle-mère (aristocrate aussi, tout de même) ?
Lisez jusqu'au bout du bout ! Une autre issue se dessine...

Tout n'est qu'une question de génération et d'expérience.
Après les conseils de la mère à la fille, bonne élève, ceux du bon ami plein de sagesse au jeune mari abusé.
"Le grand secret de l'alchimie sociale, mon cher, est de tirer tout le parti possible de chacun des âges par lesquels nous passons, d'avoir toutes ses feuilles au printemps, toutes ses fleurs en été, tous les fruits en automne."
Je n'en dis pas plus.

La guerre des sexes, donc, oui ; mais... dans une société patriarcale, tout de même ; où les femmes n'ont guère le choix des armes...

Placer sa fille ! Lui obtenir, et l'argent, et... le bonheur. Pour l'argent, il faut passer devant toutes les autres mères (et là, notre "héroïne" s'est bien jouée de ses rivales qui, jusqu'au bout n'auront pas dit leur dernier mot), sous les yeux de toute la société.
Pour le bonheur, il faut pouvoir choisir son amant, tout en restant mariée, donc en gardant l'argent, mais sans perdre son honneur devant le monde...

Balzac, est-ce que tu as vu cela ailleurs qu'en esprit ?

Attention, rester aristocratique ! Impossible d'accéder au bonheur si on prend les manières bourgeoises.
C'est aussi bien vrai pour les hommes, que pour les femmes !

"Ah ! cette vie aristocratique me semble vraiment française, la seule grande, la seule qui nous obtienne le respect, l'amitié d'une femme, la seule qui nous distingue de la masse actuelle, enfin la seule pour laquelle un jeune homme puisse quitter la vie de garçon."

"comme si la femme d'un grand d'Espagne, comme si toi et moi nous avions quelque chose de commun avec une femme du peuple ? Et, depuis, les femmes comme il faut ont nourri leurs enfants, ont élevé leurs filles et sont restées à la maison. Ainsi la vie s'est compliquée de telle sorte que le bonheur est devenu presque impossible"

Quant au "contrat de mariage", l'épreuve est décisive. L'occasion ici de nous montrer en quoi des notaires aussi peuvent avoir du génie. Intelligence, stratégie, sang froid. Aucun ennui, bien que Balzac ne nous épargne pas le côté technique de l'affaire.
Bel hommage.
Qui va gagner ? Celui de l'"ancien temps" ou celui du nouveau ?

Ah Balzac n'est pas du côté des femmes (ni de l'avenir bourgeois). le lecteur est forcément plus sensible à leur côté antipathique, rusé, menteur, qu'à leur intelligence et leur habileté.

Mais il nous en fait voir des choses et de leurs ressorts ! Les intérêts et les passions derrière les mots et les actions. Sans oublier la société
dans laquelle tout cela baigne. Quelle observation, quelle finesse, quelle profondeur ! On pourrait tout citer.

Je rêve si j'ai cru voir derrière toutes les stratégies de ces êtres sans scrupule, la recherche de l'amour et du bonheur ?
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