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Critique de kuroineko


La Maison du Chat qui Pelote... Comment résister à un titre aussi imaginatif que mystérieux? Que peut bien receler cette maison du Chat qui Pelote. Une seule solution: pousser la porte de l'ami Balzac et le laisser nous conter une petite histoire à sa manière.

Sous cette enseigne si accrocheuse vivent Monsieur Guillaume, maître drapier, son épouse et ses deux filles Augustine et Virginie. Quoique disposant d'un confortable revenu, le besogneux et économe maître Guillaume tient les cordons de l'escarcelle très serrés par peur du gaspillage.
Tout irait le mieux du monde sans l'arrivée dans ce petit monde clos et restreint de la bourgeoisie commerçante du vieux Paris sans la venue du jeune peintre aristocrate Théodore de Sommervieux. Celui-ci, en arrêt devant la belle Augustine à sa croisée, en tombe fou amoureux, ou tout du moins de l'image qu'il se fait d'elle.
Après tribulations et au grand désarroi de ses parents, Augustine, éprise du beau jeune homme aux si belles paroles cassant le carcan étouffant du domicile familial, l'épouse.
Mais la suite du mariage se révèle bien différent pour les deux époux, chacun découvrant l'autre. Sommervieux se détourne bien vite de sa petite femme empreinte du tenace esprit petit-bourgeois parental. Augustine, incapable de se mesurer à l'esprit de l'entourage de son époux et cruellement touchée par sa liaison avec la duchesse de Carigliano, se laisse sombrer dans un chagrin sans fond.

Dans ce court roman, Balzac dépeint les us et coutumes de deux catégories sociales que tout oppose. Plus qu'une distinction de naissance ou de fortune, on contemple ici une différence de culture, de concept de vie. Une phrase résume parfaitement cette opposition: Maître Guillaume estime que les pièces de monnaie sont plates pour pouvoir s'amasser, tandis que son gendre prodigue les estiment rondes pour pouvoir rouler.

Appartenant aux "Scènes de la Vie Privée", cette fable est un régal. J'aime l'ambiance dépeinte dans les romans du XIXème siècle. La verve De Balzac, même si son ton se fait parfois plus tragique, fourmille d'humour.
Mal aimé de l'enseignement secondaire, je n'ai réellement découvert cet immense auteur qu'après la fin du lycée. Mieux vaut tard que jamais.
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