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Critique de Tbilissi


Le colonel Chabart, Hyacinthe de son prénom, est laissé pour mort à la bataille d'Eylau. Sa femme se remarie, a des enfants, la vie suit son cours... Sauf que le colonel n'est pas décédé, et revient littéralement d'entre les morts, sous lesquels il avait été enseveli. le crâne fendu, méconnaissable, il entame une procédure pour retrouver sa vie et sa femme, son identité et... son argent.
L'argent c'est bien le noeud du problème ; sa démarche va se transformer en parcours du combattant, et il y a fort à parier qu'il aurait préféré combattre sur le champ de bataille que dans les cabinets d'avoués.
Son cri du coeur lorsqu'il se rend compte qu'il ne retrouvera pas sa vie si aisément en est tout à fait révélateur : "J'ai été enterré sous les morts ; mais, maintenant, je suis enterré sous des vivants, sous des actes, sous des faits, sous la société tout entière, qui veut me faire rentrer sous terre ! "
Sa femme se montre machiavélique, et bien qu'avoir instantanément pensé "c'est lui" en le retrouvant, tant d'années après, elle déploie des trésors d'inventivité pour préserver le patrimoine acquis grâce à la mort de son premier époux.
Le colonel finira seul et dépourvu de tout.

Après un début un peu poussif, Balzac livre ici un chef d'oeuvre de psychologie humaine, décryptant et critiquant les rouages de son époque et de la manière de fonctionner des hommes en général.
La tirade finale de l'avoué est bouleversante et effrayante à la fois.
Un petit livre de très grande qualité.
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