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Critique de Chocolatiine


Félix de Vandenesse a eu une enfance difficile : dernier de sa fratrie, il souffrit pendant des années du désintérêt total de ses parents. Envoyé de pension en pension, mal aimé, solitaire, il grandit la tête remplie de rêves.
Un soir, alors qu'à vingt-et-un ans il assiste à un bal pour la première fois, son regard tombe sur les belles épaules de la comtesse de Mortsauf ; le jeune homme en proie à un soudain désir les couvre de baisers. Et la comtesse de se lever brusquement en lui lançant un "Monsieur !" indigné.
Madame de Mortsauf, cette inconnue aux épaules superbes, c'est elle, le lys dans la vallée. le jeune Félix, obsédé par cette apparition au milieu de la fête, n'aura de cesse de la retrouver et il la retrouvera au château de Clochegourde, où la fière comtesse tente de cacher au monde son mariage désastreux. Fervente catholique, épouse irréprochable, mère dévouée, c'est l'amitié la plus pure qu'elle offre au jeune homme en devenant pour lui Henriette. Elle donne pour mission à cet ami envoyé du ciel de l'aimer comme une soeur ou comme sa vieille tante, et de la soutenir à travers les tourments que lui inflige son mari, triste personnage imprévisible.
Par ailleurs, elle lui livre des conseils pour sa vie à Paris. le jeune homme les suivra tous, jusqu'au jour où il rencontre lady Arabelle Dudley. Madame de Mortsauf est l'épouse de l'âme, lady Arabelle sera la maîtresse du corps. Tout oppose ces deux femmes ; Henriette est aussi pure qu'Arabelle est ardente. Lorsque la première apprend l'existence de la seconde, une douleur encore plus fulgurante que toutes celles que lui cause son mari la frappe ; la pauvre femme en mourra.

J'achève ma lecture avec un soupir. Madame de Mortsauf est d'une race qui semble, hélas ! aujourd'hui disparue. La droiture de sa conduite, sans faille apparente, m'a rappelé la princesse de Clèves et j'ai admiré Henriette autant que j'avais admiré l'héroïne de madame De La Fayette à l'époque. Qui, de nos jours, ferait preuve d'autant d'abnégation?
La comtesse était véritablement un ange. Félix, le malheureux, a achevé de lui briser le coeur ! La lettre que son adorée lui laisse, après sa mort, à la fin du roman, est déchirante ; elle l'aimait, mon Dieu ! ce qu'elle l'aimait ! Et son fantôme n'en finit pas de planer au-dessus de Félix.
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