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C'est la gorge nouée et le coeur serré que j'ai refermé ce roman.

Terrible hommage rendu par cet auteur nigérian aux « 500.000 soldats de la Royal West African Frontier Force et des King's African Rifles qui ont servi aux côtés des forces alliées pendant la Seconde Guerre mondiale », ainsi qu'à son père, l'un de ces « Burma boys ».

Et pourtant, les débuts furent laborieux, déstabilisants pour l'Occidentale européenne que je suis, inculte de la culture africaine et de ce pan de l'histoire dont je n'avais jamais entendu parler.
Désarçonnée aussi je fus par ce type de narration et par cet humour qui, créant une sorte de décalage, m'a empêchée, dans un premier temps, de prendre pleinement conscience de l'enfer vécu par Ali Banana et ses frères d'armes… jusqu'à ce que la tragédie me rattrape. Car oui, la drôlerie est là, bien présente, comme pour mieux souligner l'absurdité du sacrifice de ces toutes jeunes vies au nom d'une guerre, guerre qui, de surcroît, n'était pas la leur.

En ce qui me concerne, par ce tour de force, ce style poétique mais sans grandiloquence ni fioriture, Biyi Bandele a atteint son but de manière magistrale: rappeler à notre souvenir ces oubliés de l'Histoire.
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Découverte d'un GRAND écrivain africain, un véritable "griot" comme le disent certaines critiques très élogieuses à son égard ,à juste titre .
Banana, Wingate et les chindits, ça me parle,même si ça ne dit plus rien à 99% de mes compatriotes.
De cette histoire "pleine de bruit et de fureur" ce qui surnage, superbe et pince-sans-rire, c'est un humour à la fois gigantesque et dévastateur .
Chapeau l'artiste !
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La campagne de Birmanie où servirent des soldats nigérians. Bandele ne décrit pas, il raconte ; il prend en charge son récit avec autorité et lance le lecteur dans des situations folles sans lui demander ce qu'il en pense. On suit, bien obligés, et, même si c'est dur, on se réjouit.
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Nous sommes durant la seconde guerre mondiale en Birmanie. L'armée anglaise a fait appel au Niger pour renforcer ses rangs. Une unité spéciale, la "Brigade Thunder" est envoyée pour tenir une position que les japonais viennent de perdre. Ali Banana se fait enrôler alors qu'il n'est qu'adolescent, mentant sur son âge.
Cette brigade, constituée d'une multitude de soldats arrivant de tous les horizons sans réelles formations, est commandée par un colonel dément qui a failli se faire décapiter. Une terrible cicatrice maintien sa tête sur ses épaules.
Il leur faut déjà rallier la garnison en traversant la jungle. Ils feront la rencontre d'une colonne japonaise qu'ils réduiront en cendre. Une fois arrivé dans la garnison, il faudra tenir le siège et repousser constament les asseaux des japonais.
L'aventure se terminera dans la jungle pour le jeune Banana.

Cette histoire, en partie réelle, puisqu'elle s'appuie sur un témoignage est presque irréelle tellement les dialogues entre soldats paraissent décalés. Certains sont à la limite de la folie, tel le colonel avec qui on commence l'histoire avant de suivre plus particulièrement Banana et ses amis "Les Chindits" comme ils se surnomment. Banana est vraiment trop jeune pour vivre cet enfer. Ces réflexions et son bagou incessant amusent ses amis.
Cet une lecture forte avec des passages assez durs car cette guerre est un véritable carnage. Ce livre porte bien son nom en fait, c'est une histoire à la fois drôle et à la fois triste.
Lien : http://kactusss.blogspot.com..
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Ce roman atypique montre l'horreur de la guerre à travers 2 prismes originaux : celui du décalage culturel, ces jeunes Africains découvrant l'Asie et la guerre des Européens ; et celui de l'humour, car c'est un roman très drôle. Roman initiatique, découverte du monde, de la vie et de la guerre par un jeune garçon qui ne restera pas longtemps fanfaron, il tourne bientôt au drame et à la folie.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Pour « savourer » ce roman, il faut entrer dans le langage et les croyances de ces jeunes Nigériens de l'unité spéciale de la Royal West African Army. Leur naïveté et leur bravoure vont déstabiliser l'armée japonaise en Birmanie. L'auteur narre cette guerre effarante avec lucidité doublée de drôleries et de poésie. Ca pourrait être l'apocalypse vécue par un grand-père et racontée par son petit-fils. Un récit poignant et cruel relaté avec brio.M.B.
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C'était un challenge compliqué, mais qui a été relevé brillamment : plonger le lecteur, en quelques mots, dans la folie et la violence de la guerre, tant du point de vue d'un officier anglais, que de celui de simples soldats, volontaires, recrutés dans les colonies britanniques de l'Afrique de l'Ouest.
Dans les différentes parties du roman, on se trouve immergé dans le rythme de vie et le langage des personnages, ce qui est particulièrement habile lorsque nous vivons au rythme des "Chindits", avec leur mélange de langues et de déformations chantantes, leurs superstitions qui leur permettent de supporter la violence (oui, encore) et la mort. L'auteur nous donne également la compréhension du monde colonial auquel ces "sodas" (soldats) sont confrontés, et il nous emmène, au-delà des embuscades et des combats, dans cet échappatoire de l'enfer qu'est la "folie".
Une très belle lecture qui va me rester en tête pendant longtemps je pense.
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Pour paraphraser le titre de ce roman, je dirais que Biyi Bandele a écrit un drôle de roman. Je m'attendais à lire une critique du système colonial et de l'enrôlement des Africains dans des guerres qui n'étaient pas les leurs. Or il n'y a pas vraiment – ou alors j'ai mal lu – de critique du colonialisme dans ce roman, mais un éloge du courage guerrier des Africains, même si cela est présenté à travers un crétin, le dénommé Banana. C'est assez original, alors qu'aujourd'hui il sort un livre par mois sur le racisme dont sont ou étaient victimes les Noirs américains, de ne s'intéresser qu'à l'aspect militaire des soldats africains sous les ordres des Anglais. On a même le droit à la propagande anglaise puisque l'auteur nous parle des « japs » en des termes dignes de l'époque (sous-entendu : sales petits jaunes dominés par leurs instincts criminels). Même s'il est difficile de prendre partie pour les Japonais de l'époque, c'est tout de même étonnant.
Sinon le roman est bien écrit ou bien traduit, sans doute les deux à la fois, et les aspects historiques du récit sont tout à fait intéressants. Il y a selon moi une longueur au milieu lorsque l'auteur s'étend sur les batailles sanglantes dans la jungle (on aura compris que je n'aime pas les batailles sanglantes !) mais les soixante dernières pages sont bien. C'est donc un roman intéressant qui détonne un peu par son ton. D'un autre côté, est-ce qu'un Africain qui écrit sur l'Afrique coloniale doit toujours se livrer à une critique de l'exploitation coloniale ? Il faudrait poser la question à Diop dont le roman « frère d'âme » a manqué de peu le Goncourt 2018.
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