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Critique de sarahauger


Athnuachan est le premier tome d'un roman fantasy qui laisse une place importante à la magie. Celle-ci est reliée aux différents éléments, et se corrèle avec la terre et la nature, mais pas que, la magie garde aussi une part de mystère.
Sélène, qui semble vouée à un avenir glorieux se trouve grandement empêtrée dans tout cela. Les doutes l'habitent, elle ne concède aucune certitude, encore moins sur sa place au milieu de toutes ces guerrières qui lui paraissent supérieures à elle. Faire fonctionner sa magie lui demande bien plus d'efforts que pour ses compagnes, rien ne semble facile. Qu'a-t-elle de si différent des autres ?

Un point important pêche pour moi dans ce récit, c'est l'âge des jeunes recrues. J'ai opéré quelques retours en arrière et quelques calculs pour m'en convaincre totalement. Certains enseignements commencent bien tôt pour de si jeunes filles, mais ce qui m'a le plus dérangée, c'est l'inadéquation de certaines réactions, préoccupations, actions, ou relations, rapportées au moment où cela se produit. La maturité atteinte me semble disproportionnée, même si l'environnement potentiellement hostile et les conditions de vie poussent forcément à évoluer plus rapidement.
J'ai régulièrement oublié qu'il ne s'agissait que de gamines et non d'adultes aguerries.

Cela dit, ça ne gâche pas non plus le plaisir de lecture. L'immersion dans ce monde se trouve plus que facilité par une écriture sans fioriture ni superflu, ce qui doit être dit l'est, on ne tourne pas autour du pot et j'ai vraiment apprécié cet aspect, tout comme le plus des illustrations présentes çà et là.
La beauté des descriptions, les personnages bien campés, les créatures bien imagées contribuent à ce qu'on se les représente sans mal. Il est facile de les observer évoluer, de ressentir leurs émotions, leurs frustrations. le récit avance avec une fluidité et une légèreté des plus agréable.

Sélène, le personnage central, dont on regarde le cheminement sur de nombreuses années nous est dévoilée petit à petit. On la découvre, on la voit grandir, changer, on observe ses questionnements, ses doutes, ses progrès, sa prise de confiance progressive. Ce n'est pas l'archétype de l'héroïne parfaite, mais plutôt une fillette, puis une jeune fille comme les autres qui forge son expérience de ses erreurs et de ses réussites.
Pendant des années, elle suit un enseignement pratique et théorique laborieux dans lequel elle doit redoubler d'efforts. Elle ne naît pas charismatique, mais le devient au fil des pages.
Ses racines ne lui sont pas totalement connues, et ce fait laisse un trou béant dans sa construction. C'est le premier moteur de ses incertitudes, mais elle doit composer avec et avancer tout en poursuivant sa quête d'identité.
J'aime son esprit critique, ses doutes, sa remise en question des acquis, qui ne se produit pas sans difficulté, non plus. Elle doit faire face à de fracassantes et douloureuses révélations somme toute nécessaires.
De nombreuses épreuves vont émailler son parcours qu'elle n'aura d'autre possibilité que d'affronter. Mais les plus compliquées de toutes s'avèreront sans doute de devoir choisir entre coeur et devoir, ainsi que remettre en cause tout ce qui lui a été enseigné pour passer au-delà des préjugés et accomplir la mission à laquelle elle est destinée.

La vie se déroule comme dans une boucle, tout ressemble à un éternel recommencement. Les cycles s'enchaînent inexorablement, les recrues grandissent, prennent la place des guerrières, forment les suivantes qui, à leur tour, assumeront la lourde tâche de protéger toute une population qui ne connaît rien des dangers qui lui sont épargnés, et ainsi va la vie.
du moins, jusqu'à ce qu'une menace encore plus grande vienne bousculer l'ordre des choses.

Nous entrons dans une société matriarcale, où la femme remplit les attributions de protecteur, décideur... et où l'homme se trouve relégué au second plan, comme apeuré par les femmes qu'ils côtoient.
Les rôles hommes femmes se sont plus qu'inversés, mais, dans un sens comme dans l'autre, on voit bien la stupidité de ces clivages qui ne mènent à rien de bon. C'est main dans la main qu'on peut espérer avancer.
Et c'est de cette façon que, j'imagine, l'aventure va se poursuivre vers de nouveaux dangers dans cette lutte entre bien et mal, où ce dernier ne prend pas forcément le visage attendu et où les alliés pourraient bien proposer leur lot de surprises.

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