AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Sachenka


Poursuivons l'aventure en Transylvanie. Dans ce deuxième tome d'une trilogie, l'auteur Miklos Banffy revient avec sa bande d'aristocrates hongrois du début du XXe siècle, représentatifs de leur société, de leur monde, et qui foncent à pleine vitesse vers l'audestruction. À travers son histoire et ses personnages, on sent la nostalgie pour cette époque révolue, cette grandeur passée. Un peu long mais tellement agréable.

En effet, les tensions, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, prennent de l'ampleur. Les députés se chamaillent entre eux, rendant le gouvernement inopérable, les représentants des minorités (essentiellement Roumains et Croates) revendiquent leur autonomie. Sur l'équiquier européen, les choses ne vont guère mieux. Les membres de la Triple-Entente craignent le rapprochement anglo-russe. Devant cette menace d'encerclement, mieux vaut porter le premier coup, non ? Ainsi donc, le sort en est jeté pour cette pauvre Bosnie, annexée par l'Autriche-Hongrie. Mais, sans le savoir, la poudrière des Balkans est allumée…

Mais tous ces problèmes, les Magyars ne semblent pas s'en apercevoir. Exception faite du comte Balint Abady, député idéaliste, voire utopiste, qui essaie de concilier tout le monde (quoique bien empêtré dans une relation amoureuse impossible), tous les autres sont trop affairés par leurs privilèges et leurs besoins égoïstes. Bande d'inconscients ! Personne ne voit la menace pointer.

Vous étiez trop légers. Ce titre, il est bien choisi. Comme une critique lancée à cette classe dirigeante, aristocrates, trop occupés à la chasse à la campagne, aux duels inutiles, aux soirées mondaines frivoles, aux vacances couteuses, etc. Sans oublier ceux qui cherchent à faire le meilleur mariage ou à s'endetter jusqu'au cou, comme ce pauvre Laszlo qui doit vendre son patrimoine parcelle par parcelle.

L'auteur hongrois Miklos Banffy a bien rendu cette époque, en fait, ses mots la font resurgir sous nos yeux. Il a très bien dosé l'équilibre entre les événements historiques, qui constituent une trame de fond (suffisamment expliquée, d'ailleurs, sans longueur ni lourdeur), aux drames plus personnels de ses personnages principaux. Ceux-ci vivent pleinement la Belle Époque. Un peu trop, ils ont pris de l'avance et se croient dans les Années Folles, fonçant tout droit vers le précipice… Terminons avec le troisième tome.
Commenter  J’apprécie          350



Ont apprécié cette critique (33)voir plus




{* *}