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Critique de Apoapo


Apoapo
02 septembre 2017
Banine s'est convertie au christianisme au moins depuis 1959. Ce court roman, daté « Noirmoutiers, juin 1966 », est une hagiographie de la Vierge Marie. La narratrice imaginaire est Deborah, la toute jeune servante vivant auprès de la mère de Jésus pendant sa vieillesse à Éphèse. Son récit, qui se veut le monologue à bâtons rompus que Deborah, elle-même devenue très âgée, adresse à des enfants, se compose à parts quasi égales des souvenirs de sa Maîtresse, devant laquelle elle était littéralement en adoration, et de très longs fragments, en italique, rapportés de celle-ci. Il est donc question d'une période qui s'étend de l'enfance de Marie, jusqu'au-delà de l'Assomption – qui constitue cependant la fin du livre –, aux persécutions des Chrétiens par Domitien en 98.
La quatrième de couverture fait état d'une étude approfondie des évangiles y compris apocryphes ; et je ne connais assez ni les canoniques ni ces derniers pour évaluer si et, le cas échéant, de combien l'auteure s'en est éloignée dans sa fiction : il m'a semblé que le personnage de Marie-Madeleine et, peut-être dans une moindre mesure, celui de Judas ont été traités avec une complexité à laquelle l'on n'est pas forcément habitué. L'enfance de Jésus vue par un oeil maternel a aussi quelques aspects inattendus. Mais j'avoue que j'ai été surtout intéressé par les (rares) pages traitant de l'évangélisation d'Éphèse, surtout avant et après l'arrivée de Paul de Tarse, qui y prêcha de façon bien différente de « Maître Jean », et provoqua ou au moins accéléra la réaction des anciens adorateurs d'Artémis.
Aujourd'hui, le genre littéraire des Mémoires fictives des personnages bibliques s'est beaucoup répandu. Des découvertes archéologiques récentes et une pratique de mise en regard de celles-ci avec les textes religieux ont aussi sans doute considérablement élargi nos perspectives et nos attentes de « révision » des hagiographies traditionnelles. Je me demande si en 1966 la démarche de Banine n'était pas novatrice, voire éventuellement irrecevable, surtout de la part d'une néophyte, ex-musulmane de surcroît... Toujours est-il que mon édition (très mauvaise : peu soignée, confidentielle) est datée 1991, et il ne semble pas y en avoir eu une plus ancienne.
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