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Critique de kedrik


kedrik
19 décembre 2011
Les personnes avec qui je partage un certain goût pour l'imaginaire sont unanimes : ne pas apprécier la Culture d'Iain M. Banks est une preuve de mauvais goût, ou pire, le symptôme d'une longue privation en oxygène du cerveau. J'ai pourtant essayé de conquérir la Culture par la face nord en m'attaquant par deux fois à Consider Phlebas sans arriver à terminer le roman, l'ennui m'ayant terrassé à chaque fois. Comme je sais être têtu, j'ai donc demandé aux aficionados du cycle quel était le volume de la série qui pourrait, à coup sûr, faire vibrer en moi la corde sensible d'un amoureux de la Culture qui s'ignore encore. Et les réponses ont fusé : L'Homme des jeux est un le chemin royal pour entrer dans cette saga. Toc-toc--badaboum : me voilà.

Jernau Morat Gurgeh est un joueur, un vrai. Il connaît pratiquement tous les jeux de l'univers et de sa proche banlieue. Et il s'ennuie. Il est expert dans toutes les variantes de tous les jeux de stratégie, mais son coeur n'y est plus. Imaginez donc une vie passée entièrement à jouer à un World in flammes galactique et à la coinche bételgeusienne. L'horreur. Et ne voilà-t-il pas que le département Contact de la Culture, celui qui s'occupe des interactions avec les civilisations externes à ce vaste truc anarcho-avancé qu'est la Culture, propose à notre héros d'aller se balader dans un autre système pour aller jouer à un nouveau jeu qui est la raison d'être d'un empire galactique qui n'a pas encore été phagocyté par la Culture. Et vlan, Jernau Morat Gurgeh débarque dans un monde rétrograde où il prend part à un tournoi qui va se révéler plus dangereux que prévu.

Et je n'ai pas aimé ce livre. On suit laborieusement un type dans un tournoi de wargame galactique qui se veut une allégorie sur la vie, la société et la civilisation mais qui est peut intéressant en tant que moteur scénaristique. Évidemment, ce n'est pas qu'un jeu de plateau, mais le héros met des plombes à s'en rendre compte, contrairement au lecteur. Pour un stratège hors pair, c'est dingue comme Jernau Morat Gurgeh est naïf et aveugle. Et puis il y a ces drones au nom à rallonge (Flère-Imsaho ou Chamlis Amalk-ney) qui sont ridicules. Les amis du héros sont insipides, interchangeables mais ont droit à une longue exposition alors qu'ils disparaissent très rapidement du récit. Et puis il y a cet empire galactique, que l'on ne décrit pas vraiment et dont on se contrefout totalement. Bref, un héros sans relief, des rebondissements poussifs, un interminable tournoi d'un jeu dont on ne peut pas comprendre les règles, le tout dans un décor qui ne prend jamais vie. Un long pensum SF.

Le pire, c'est que j'ai aimé la Culture (enfin, le peu qui en est dévoilé). Ce machin sans loi qui semble toutefois tenir debout à l'air intéressant, mais ce roman se déroule justement ailleurs, ce qui fait que la Culture est présente par ricochet. Mais si les habitants de la Culture sont à l'image des personnages de L'Homme des jeux, je crains devoir abandonner ici ma découverte de ce cycle car les drones acerbes, les gens qui changent de sexe pour passer le temps me donnent des boutons. Et pour enfoncer le clou, l'écriture d'Iain M. Banks est vraiment plate. Je ne sais pas si c'est dû à la traduction, mais le style est… absent.

N'ayant, à ma connaissance, pas été privé d'oxygène, je vais plaider l'inculture pour expliquer ma totale incompréhension du succès de cette construction SF. Je le range avec le Docteur Who dans la catégorie des oeuvres qui me resteront étrangères malgré l'enthousiasme de mes semblables.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
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