Je n'ai découvert l'oeuvre originale, celle de
Flaubert, j'entends, que très tardivement, alors que je faisais mes études supérieures à la faculté. Ayant entendu mon professeur de littérature qualifier Emma Bovary de "salope" (sic, excusez-moi l'expression mais je me souviens parfaitement de ce terme employée à l'encontre de cette femme pour qui je n'avais, moi, que de la compassion), je me suis par la suite indignée et ai voulu en apprendre plus afin de me forger ma propre opinion. C'est en lisant le dossier qui se trouve en fin de cette adaptation en bande-dessinée par
Daniel Bardet pour le scénario et Michel Janvier et
Stéphane Bein que je vois que mes propres opinions n'étaient pas infondées. Non, Emma Bovary est en réalité plus à plaindre qu'à ponter du doigt. Ayant contracté un mariage avec Charles Bovary, médecin de campagne qui a alors soigné son père, Emma aspirait à une grande vie, en dehors de sa petite routine provinciale. Or, il s'avéra que Charles, se contentait très bien de ce qu'il avait et était par conséquent un homme sans ambition et sans grande conversation, tout ce dont Emma voulait fuir. C'est en rencontrant des hommes tels que Monsieur Léon, qui deviendra son second amant, homme cultivé et passionné tout comme elle, par les livres qu'Emma va alors céder à la tentation : celle de se réfugier dans les bras d'un autre homme que ceux de son mari. Oui, le livre a certainement ou choquer à l'époque mais que peut-on réellement lui reprocher au final si ce n'est sa trahison envers l'église (en se replaçant bien évidemment dans le contexte très clérical de l'époque) et d'avoir voulu vivre tout simplement ? Non pas une vie bien réglée et sans imprévus mais au contraire Vivre avec un grand V ? C'est d'ailleurs cette aspiration qui la mènera à sa perte et à celle de son époux car étant trop naïve et ayant eu affaire à un usurier peu scrupuleux, elle contractera des dettes qui la mèneront à la ruine...
Un ouvrage admirablement mis en dessins ici, permettant la lecture de cet ouvrage remarquable à un plus large public et permettant aux autres de le redécouvrir sous une autre forme qui est, on ne peut le nier, des plus plaisantes. A découvrir et à faire découvrir !
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