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Critique de April-the-seven


Je connaissais Grisha de nom, mais l'occasion ne s'était jamais présentée de lire ce roman dans sa version précédente. Maintenant publié chez Milan, je n'ai pas hésité à le dévorer tout cru, et je me suis ré-ga-lée au sein de cet univers aux inspirations russes, foisonnant de magie et de mystères.

Il y a longtemps, la nation de Ravka a été l'objet de convoitise d'un très puissant Grisha, une personne dotée de pouvoirs grandioses. Scindée en deux par les ténèbres, il est maintenant impossible de la traverser de bout en bout sans servir de repas aux créatures monstrueuses qui l'habitent. C'est dans ce monde soumis à des forces maléfiques que vit notre héroïne. Alina Sarkov n'a rien d'exceptionnel. Orpheline, elle a grandi aux côtés de Mal, son meilleur ami, et travaille comme cartographe au sein de l'armée, alors que lui remplit ses fonctions de traqueur.

Un jour, alors qu'ils sont en mission et doivent traverser le Shadow Fold, la nappe de ténèbres, ils essuient une attaque des plus violentes. Alors qu'elle tente de protéger Mal, Alina révèle un pouvoir qui dépasse l'entendement et qui change toute sa vie. Elle est une Grisha, elle aussi, de celle que le Darkling (le plus puissant des Grishas) attend depuis un temps infini.

Avant toute chose, il est primordial de parler de la couverture de ce premier tome. Je suis restée abasourdie devant le soin apporté aux détails graphiques. L'objet livre est superbe, avec des dorures et un graphisme qui marque les esprits. C'est le genre de couverture qui ne laisse pas indifférent et qui se repère tout de suite dans les rayons d'une librairie.

Et fort heureusement, l'histoire de Grisha n'est pas en reste, puisque l'intérieur est aussi beau que l'extérieur. Au départ, ce n'était pourtant pas vraiment gagné. J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire. le temps que tous les éléments s'imbriquent et se mettent en place, je lisais avec un certain recul. Pourtant, dès que le pouvoir d'Alina explose autour d'elle, ma curiosité s'est mise en branle et j'ai véritablement commencé à m'éclater.

C'est aussi Alina qui m'a fait aimer ce livre. Alina, ce n'est pas le genre d'héroïne que l'on remarque au premier abord. Physiquement, elle est particulièrement quelconque, et elle a une fâcheuse tendance à subir ce qui lui arrive. Elle n'est pas la meilleure dans sa discipline de cartographe et peine à trouver sa place dans cette société où les Grishas sont des modèles de beauté, de bravoure et de dignité. Pourtant, il y a en elle une force de caractère que j'ai beaucoup appréciée.

Alina, c'est une héroïne qui ne paye pas de mine quand on l'observe une première fois, mais qui fait montre d'un tempérament avec lequel on ne s'ennuie pas. Plus l'histoire progresse, et plus son caractère s'affirme. J'ai eu cette impression qu'elle sortait peu à peu de sa chrysalide pour laisser voir qui elle était vraiment.

Que serait-elle sans ceux qui l'entourent ? D'abord, il y a sa relation avec Mal, que j'ai trouvée à la fois douce et fragile. On sent bien qu'il y a plus, beaucoup plus, et malgré l'ambiguïté qui régit les sentiments d'Alina, cette amitié exhale une simplicité et une grande sincérité. J'ai aussi beaucoup apprécié les rapports complexes entre elle et le Darkling (qui est typiquement le genre de personnage que j'aime d'amour). On se prendra également d'amitié pour Genya, on s'agacera devant la rudesse de Baghra et on aura envie de distribuer des tartes, surtout chez certaines Grisha un peu trop fallacieuses.  

L'ambiance de Grisha m'a fait un peu penser à celle que l'on retrouve dans Les portes du secret, la trilogie fantasy de Maria V. Snyder. Cette vie à la cour que l'on tente d'apprivoiser alors qu'elle n'est en réalité que semée de complots, de pièges et de manigances. Tout ce que j'aime dans la fantasy. On retrouve également quelques codes assez populaires dans ce genre littéraire : l'héroïne unique en son genre – orpheline de surcroit – qui se voit attribuer un pouvoir tout aussi singulier, un grand méchant, l'éternel combat entre la pénombre et la lumière… Mais que voulez-vous ? Je ne m'en lasse pas, j'aime revenir aux fondamentaux de temps en temps, ça ne fait jamais de mal.

Concernant la maîtrise et le style de Leigh Bardugo, j'ai été plutôt séduite. C'est fluide et il y a par moment des scènes qui sont d'une beauté à couper le souffle. Des moments qui semblent figés dans le temps et qui nous transportent dans le coeur d'Alina, au milieu de ses peurs et ses incertitudes. J'ai néanmoins remarqué quelques petites expressions récurrentes comme « renifler de mépris ». Ça reste un simple détail et ça ne pèse pas bien lourd dans la balance.  

En résumé, comme Alina, on évolue dans un monde totalement à part, un monde avec ses zones d'ombre et ses mystères. On fait la connaissance de personnages charismatiques et d'autres que l'on aimerait volontiers ébouillanter vivants. Enfin, tout comme elle, on tombe plus d'une fois dans le panneau, on se laisse séduire, on vibre, on se passionne, on en perd parfois nos repères... et c'est de cette manière que Leigh Bardugo parvient à nous prendre dans ses filets. Le premier tome de Grisha annonce d'ores et déjà la couleur, et je suis particulièrement impatiente de poursuivre le voyage avec le deuxième opus.
Lien : https://april-the-seven.weeb..
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