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Critique de florencem


Ayant aimé tous les romans du Grishaverse de Leigh Bardugo, j'avais hâte de voir ce que l'auteur pouvait créer en sortant de son univers de prédilection. A la sortie de la neuvième maison, les critiques étaient déjà très bonnes et grâce aux Editions de Saxus (qui nous ont offert une version reliée qui plus est), nous avons pu découvrir cette nouvelle histoire assez rapidement. Vu ma note, vous vous doutez que j'ai aimé. Mais, car il y a un mais, il faut s'accrocher. Et j'entends par là que le début n'a pas été si accrocheur que cela pour moi. La violence ambiante, par contre, ne m'a pas gênée. Peut-être en partie parce que j'étais prévenue et que je lis aussi pas mal de thriller. Elle est dérangeante, j'entends bien, mais elle est cohérente vis-à-vis de l'histoire, et elle donne du poids avec ce qui va se dérouler. Maintenant que vous êtes prévenus, lancez-vous dans ce premier tome fascinant qui va vous plonger dans les sociétés secrètes de la très prestigieuse université de Yale.

Je ne vais pas m'étaler très longtemps sur la première partie du roman. Vous l'avez compris, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire. Il y a toute la genèse de la Léthé, des huit maisons, la présentation des personnages, le rôle de Dante d'Alex, les rituels... Un passage obligatoire, mais qui m'a donné du fil à retordre. Parce que je voulais aimer ce roman et que je n'y parvenais pas. Et puis, il y a le déclic. Alex décide de prendre sa vie en main, de ne plus subir, d'être dans l'action. Et à partir de ce moment-là, tout bascule. Impossible de lâcher La neuvième maison quitte à avoir des nuits très courtes. Et ce fut un soulagement.

Passer du rôle de la victime à celui de l'héroïne qui se trouve un but dans la vie était libérateur autant pour Alex que pour moi. Déterminée à rendre justice d'abord à son amie Mercy, puis à Tara, victime d'un meurtre violent, Alex se voit pousser des ailes. Téméraire, surtout que ses actions vont souvent lui coûter beaucoup, elle parvient tout de même à avancer. Elle patauge. Je sais que l'image n'est pas très flatteuse, mais c'est l'impression que j'ai eu. Elle voit les fantômes depuis qu'elle est enfant, et a donc connu le surnaturel très tôt, mais elle était loin de se douter du reste. Elle s'adapte donc à son nouvel environnement, à tâtons, faisant des erreurs mais sans jamais abandonner. Il y a une renaissance également pour moi. La métaphore du serpent est souvent utilisée pour la caractériser, et c'est un choix judicieux. Alex doit aller de l'avant, laisser son ancienne vie, les malheurs, les échecs. Elle n'est pas l'étudiante modèle et bourgeoise traditionnelle de Yale, mais elle veut s'y faire sa place, et on l'en croit capable.

Loin d'être la parfaite héroïne, Alex gagne en charisme au fur et à mesure. Ses relations avec Darlington et Pamela font aussi ressortir la jeune femme sous un jour plus abordable. Les deux connexions sont différentes, mais elles apportent beaucoup à l'histoire. Si Alex s'ouvre, Darlington et Pamela deviennent moins froids, plus réceptifs à cette inconnue qui chamboule tout leur environnement. On s'attache vraiment beaucoup à ces deux personnages. S'ils paraissent distants au début, en apprenant à les connaître petit à petit, on ne se voit pas continuer l'aventure sans eux. le "trio" est une vraie réussite pour moi, surtout que Leigh Bardugo ne les épargne pas. Ils sont loin d'être parfaits et j'adore ça.

Côté histoire maintenant. Difficile de s'ennuyer. Il y a déjà beaucoup d'informations à intégrer, et ensuite l'histoire se complexifie avec des ramifications et des imbrications vraiment bien menées. Les apparences sont très trompeuses, et la magie s'ajoutant à tout cela, il est parfois difficile de tirer le vrai du faux. Mais on s'y plonge et la curiosité prend le pas. On veut résoudre ces mystères coûte que coûte. Même si l'ambiance est lugubre et qu'il n'y a pas vraiment de moments sereins, c'est ça l'ambiance de la neuvième maison. Son réalisme. Et j'avoue que même si parfois j'avais des doutes sur certains personnages, je ne m'attendais pas à ces dénouements.

Concernant la violence générale du roman, ainsi que les sujets plutôt durs qui y sont abordés. Il en faut beaucoup pour me choquer ou me gêner. Je lis pas mal de romans policiers ou de thriller, et les lecteurs sont rarement épargnés avec ces genres. Je ne dis pas que cela ne me touche pas, bien au contraire, mais j'arrive très facilement à prendre du recul. Cependant, comme j'ai pu le voir et le lire très souvent, La neuvième maison est souvent placé dans les rayons jeunesses ou young adult, car l'auteur a précédemment écrit pour cette cible, et que donc CQFD, elle ne peut pas écrire pour les adultes... J'ironise bien sûr. Donc attention si vous vous lancez dans l'aventure. Elle en vaut le coup, mais il faut s'attendre à des scènes parfois dures. Encore une fois, j'ai trouvé que cela servait l'histoire et que ce n'était pas gratuit. Il y a pour moi un désir de prise de conscience et aussi une expression de la réalité. La neuvième maison est une fiction, mais si vous lui enlevez le côté surnaturel, le roman dépeint notre société avec justesse. Ou du moins, cette noirceur que souvent on veut occulter.

Un premier tome que j'ai refermé avec une seule pensée : à quand la suite ? C'est un très bon signe, n'est-ce pas ? Si l'enquête est bouclée et que nous avons une conclusion parfaite à ce premier tome, la suite s'annonce tout aussi épique. le destin d'un personnage est en jeu, et il va aussi amener une autre dimension du surnaturel, jusque là à peine effleurée. Alex et ses compagnons sont loin d'atteindre une petite vie calme et sans vague... mais l'ambiance toute particulière de la neuvième maison ne s'y prête définitivement pas. Et l'histoire y perdrait tout son mordant donc il faudra une nouvelle fois barricader nos petits coeurs et se délecter de la plume de Leigh Bardugo en toute connaissance de cause.
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