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Critique de Symphonia2


Me voilà donc plongée dans de la science-fiction, un genre que je lis peu. Et en fin de compte, mon avis est assez mitigé sur ce livre qui a pourtant des critiques extrêmement positives partout ailleurs.

Certes, je me suis très vite prise dans l'histoire. le début est vraiment très bien, avec un rythme assez lent mais pas trop, qui nous laisse découvrir le fait majeur de l'histoire. le suspens est très bien géré, le lecteur tenu en haleine. Ensuite, le récit m'a emmenée de surprise en surprise, ce qui était plutôt bien. Dans la science-fiction, tout est possible, et en effet ce livre nous ouvre les portes d'un monde fabuleux, complètement fou, irréel. C'est extrêmement plaisant d'imaginer un monde complètement nouveau qu'il faut créer de toutes pièces dans notre tête car beaucoup de choses ne ressemblent pas à ce que nous connaissons. C'est agréable et en même temps c'est un effort de reconstituer mentalement tout un univers inconnu. Bref, ce roman est parfait pour développer notre imaginaire!

Mais au-delà de la nouveauté, il y a bien entendu des choses qui ne changent pas, comme l'être humain. L'auteur décrit magnifiquement bien ce que nous sommes fondamentalement:« Ils sont repartis d'au-dessous du barreau le plus bas de l'échelle, et ils ont refait toute la grimpette, ils sont retombés en route, ils ont remonté encore, et retombé, et, obstinés et têtus, le nez en l'air, ils recommençaient toujours à grimper, et j'irai jusqu'en haut, et plus haut encore! Dans les étoiles! Et voilà! Ils sont là! Ils sont nous! Ils ont repeuplé le monde, et ils sont aussi cons qu'avant, et prêts à faire de nouveau sauter la baraque. C'est pas beau, ça? C'est l'homme! »
Nos besoins, nos peurs, nos désirs restent les mêmes. Finalement, on n'a peu de surprises. L'humain est capable du meilleur comme du pire, et on en a encore la preuve. Ce récit est un rappel que quoiqu'il arrive, dans toutes les civilisations, les problèmes et les conflits, peu importe les raisons, finissent toujours par arriver. Ces messages sont plutôt bien amenés. J'ai vraiment bien aimé la façon dont l'auteur met en parallèle les deux époques évoquées dans l'histoire, la très ancienne et la récente. Elles sont en fin de compte assez semblables. Elles renvoient la même image, comme s'il y avait un miroir entre les deux.

Un autre aspect réussi et émouvant, c'est l'histoire d'amour entre Eléa et Païkan. C'est un lien évident, un lien indestructible, qui, franchement est magnifique mais irréel. Ce n'est même pas une fusion entre deux êtres, c'est la fusion de deux parties qui, combinées, forment un tout, un être unique. C'est beau, mais je ne peux m'empêcher de penser que c'est quand même un rien flippant.

Mais plusieurs choses m'ont agacée au cours de ma lecture et ont presque gâché pour moi le récit et l'histoire d'amour.
D'abord, de manière générale, les personnages sont assez creux, certains sont vraiment trop clichés. Et le pseudo lien amoureux entre Simon et Eléa m'a fait grincer des dents plusieurs fois. Ce lien que l'auteur veut faire passer pour de l'amour ressemble plus à de la possession typiquement masculine. Cette manière qu'a le médecin de se créer une histoire, de considérer Eléa comme sa responsabilité, de presque se l'approprier, a un côté malsain qui m'a déplu. C'est bien dommage car cette relation aurait pu être forte et singulière sans forcément tomber dans une relation assez gênante. Ce point là m'a alertée, et m'amène à parler d'un autre aspect qui m'a dérangée : les relations hommes-femmes. Il faut dire que le roman a été publié en 1968, ce qui peut en soi expliquer beaucoup de choses et en particulier la perception du rôle des hommes et des femmes assez vieillotte. En effet, on comprend petit à petit, à travers divers exemples que, grosso modo, la femme a surtout un corps et doit être belle, alors que l'homme a un cerveau. C'est lui qui a les connaissances et qui est suffisamment intelligent pour sauver le monde. Soupirs. Juste pour vous donner un exemple, je regrette de ne pas avoir compté le nombre de fois où l'auteur décrit le corps, et surtout la poitrine magnifique et monumentale de cette femme vieille de 900 000 ans. C'est vrai qu'un corps peut être très beau, et la description peut être très poétique. Mais on aurait pu franchement se passer de cette insistance.

Ce roman donne une très bonne matière pour lancer des discussions ou des réflexions sur beaucoup de sujets. L'amour, les relations entre être humains sur une planète unique, la place de la science, les relations entre hommes et femmes. Mais si ce roman devait être à l'époque une petite merveille, je trouve qu'il a quand même pris un sacré coup de vieux.
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