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Critique de LaurentLenormand


Solidement documenté, l'ouvrage de Julian Barnes peut se lire comme un documentaire réaliste de la vie quotidienne d'un artiste en Union Soviétique. Il peut aussi constituer un arrière-plan intéressant à l'écoute de la musique de Chostakovitch, car il fait le lien entre les oeuvres et le contexte dans lequel elles ont été composées.
Il peut enfin - et c'est son aspect le plus dérangeant - se lire comme une analyse fine des mécanismes de corruption mis en oeuvre par un système totalitaire. À ce titre, la troisième et dernière partie est sans doute la plus glaçante - paradoxalement, car le régime est alors devenu plus "pacifique" et moins sanguinaire. Alors que Chostakovitch avait su résister aux multiples intimidations de la terreur stalinienne, le compositeur vieillissant, reconnu et honoré va finalement céder. On le presse de devenir membre du Parti, ce qu'il avait toujours refusé de faire, et il va accepter, conscient de se faire ainsi récupérer mais ne trouvant plus en lui les ressources de dire non.
La coercition la plus efficace n'est pas forcément la plus visible, ni la plus violente physiquement...
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