Julian Barnes - L'Homme en rouge
L'histoire qui se déroule sous notre nez devrait être la plus nette, et pourtant c'est la plus trouble.
It’s strange that the term ‘gold digger’ is reserved exclusively for women who attach themselves to men for upward financial mobility. The biggest gold diggers of the Belle Epoque were English and French male aristocrats who married American heiresses to renew their bloodline, revive their sense of entitlement, and bolster their bank balance.
C’est étrange que l’expression « chercheur d’or » soit exclusivement réservée aux femmes qui s’accrochent aux hommes riches. Les plus grands « chercheurs d’or » de La Belle Époque,étaient des hommes aristocrates anglais et français qui se marièrent avec des riches héritières américaines pour rafraîchir leur lignée, redorer leur blason et renforcer leur compte en banque.
Il se rappelait ce concert en plein air dans un parc de Kharkov. Sa Première Symphonie avait déclenché les aboiements de tous les chiens du voisinage.
La foule avait ri, l’orchestre avait joué plus fort, les chiens avaient aboyé de plus belle, le public avait ri de plus belle.
Et voilà que sa musique faisait aboyer de plus gros chiens. L’Histoire se répétait : après la farce, la tragédie.
Perhaps courage was like beauty. A beautiful woman grows old: she sees only what has gone; others see only what remains.
( Peut-être le courage était comme la beauté.Un belle femme vieillit : elle ne voit que ce qui est parti; les autres voient ce qui reste )
Combien de fois racontons-nous notre propre histoire?
Combien de fois ajustons-nous, embellissons -nous, coupons-nous en douce ici ou là? Et plus on avance en âge, plus rares sont ceux qui peuvent contester notre version, nous rappeler que cette vie n'est pas notre vie, mais l'histoire que nous avons racontée au sujet de notre vie.Racontée aux autres, mais --- surtout --- à nous même.
Nous vivons dans le temps - il nous tient et nous façonne -, mais je n’ai jamais eu l’impression de bien le comprendre. Et je ne parle pas de théories selon lesquelles il pourrait se replier en boucle, ou exister ailleurs dans des versions parallèles. Non, je pense au temps ordinaire, quotidien, celui dont les horloges et les montres nous assurent qu’il s’écoule d’une façon régulière : tic-tac, tic-tac. Quoi de plus logique qu’une aiguille des secondes ? Et pourtant, il suffit du moindre plaisir ou de la moindre peine pour nous faire prendre conscience de la malléabilité du temps. Certaines émotions l’accélèrent, d’autres le ralentissent ; parfois, il semble disparaître - jusqu’à l’instant fatal où il disparaît vraiment, pour ne jamais revenir.
Vous réunissez deux choses qui n'ont encore jamais été mises ensemble ; et parfois cela marche, parfois non.
Proust used to say that the Prince was like ‘a disused dungeon converted into a library’.
Proust disait que le Prince* était comme "un donjon désaffecté converti en bibliothèque ".
* Le Prince de Polignac
The Count* had fresh and idiosyncratic theories of home decoration: he displayed a sledge on a polar bearskin, items of church furniture, an array of silk socks in a glass case, and a live, gilded tortoise.
Le comte avait des théories neuves et idiosyncratiques concernant la décoration d’intérieur: il exposait une luge sur une peau d’ours, des articles de mobilier d'église, un tableau de chaussettes en soie dans une vitrine, et une tortue vivante, la carapace recouverte d’une fine couche d’or.
*Comte de Montesquiou.
Art belongs to everybody and nobody. Art belongs to all time and no time. Art belongs to those who create it and those who savour it......Art is the whisper of history, heard above the noise of time.
( L'art appartient à tout le monde et à personne.L'art appartient à tous les temps mais est aussi intemporel.L'art appartient à ceux qui le créaient et à ceux qui le dégustent....L'art est le chuchotement de l'histoire qu'on entend au-dessus du fracas du temps )