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Critique de Coetseslivres


Connaissez-vous le Cantal ? de très jolies choses à voir, mais parfois aussi des histoires noires… C'est l'une d'entre elles que nous raconte Sylvie Baron dans Deux justicières, roman paru aux éditions De Borée. Un mix entre « polar » noir et roman régional, un excellent moment de lecture.
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D'un côté, Joséfa, la maman de Lydia. Veuve depuis 11 ans, elle a élevé sa fille toute seule. Elle accumule les heures de ménage pour joindre les deux bouts. Un travail rude puisqu'on ne lui confie que les grosses tâches. Elle mène une vie simple dans un hameau proche de Saint-Flour, avec peu de moyens financiers. Mais c'est une femme forte, courageuse, déterminée et qui a la tête sur les épaules. La rage, la colère, la ténacité, l'envie de retrouver « l'assassin » : voilà ce qui l'empêche de sombrer.
L'enquête officielle piétine et Joséfa sait que l'affaire sera bientôt classée, les faits se sont produits presque un an auparavant. Alors elle n'hésite pas à « harceler » les gendarmes, mais rien n'avance. Jusqu'au jour où elle parvient à apercevoir le nom de trois témoins de l'accident. Puisque la gendarmerie ne fait rien, alors elle, Joséfa, se doit d'agir.
Cependant elle se rend bien compte que seule et sans moyens, elle n'arrivera à rien. Elle n'a pas le choix, elle doit contacter la maman de Kathleen, l'autre victime.
Cette maman, c'est Alice. Mariée, une situation aisée, une belle maison en ville. Alice est plutôt snob, voire même méprisante. Depuis la mort de sa fille, elle s'est murée dans son chagrin et se replie de plus en plus sur elle-même, se gavant de médicaments. Elle agit comme un automate, au détriment de son couple et de ses enfants, Paul, 10 ans, et Léo, 21 ans, qui ne vient plus que le week-end.
Deux femmes dévastées par le chagrin, deux femmes qui ne sont pas « du même monde » Mais peut-être ensemble parviendront-elles à retrouver ce chauffard. Peut-être arriveront-elles à se sauver l'une l'autre.
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Sylvie Baron nous emmène dans une histoire noire et poignante, avec un thème de base douloureux, la perte d'un enfant.
Le départ est un peu lent, mais nécessaire pour apprendre à bien connaître ces deux brisées. Puis lorsqu'elles se rencontrent, l'histoire, toujours poignante, devient plus prenante.
J'ai pris grand plaisir à les suivre dans leurs recherches et à les voir évoluer au fil des pages. A voir aussi cette intrigue bien menée avancer pas à pas. C'est bien construit et finement analysé.
Des personnages à la psychologie fouillée auxquels je me suis attachée sans problème. Quelle maman ne le ferait pas d'ailleurs ? On ne peut qu'imaginer leur peine et leur douleur. Et le fait de ne rien savoir doit être terrible.
Avec son écriture claire et sensible, l'auteure nous bien ressentir tout cela. L'atmosphère est assez lourde, pesante, les sentiments sont à « fleur de page ».
Mais ce roman c'est aussi un peu plus que cela. A travers cette histoire, l'auteure nous parle des différences entre deux milieux sociaux à l'opposé l'un de l'autre, entre vie citadine et vie dans un petit hameau, où tout se sait, mais où tout peut se taire aussi. C'est également un lien qui se crée doucement, montrant la puissance de la volonté et de l'amitié.
Je ne sais pas si je suis dans le vrai, mais j'ai ressenti un attachement certain de l'auteure pour ce « pays cantalou » à travers les descriptions e paysages, de lieux ou de personnes.
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Un très bon moment de lecture donc, avec deux personnages principaux attachants, qu'on voit « grandir » au fil des pages (surtout Alice d'ailleurs). Sylvie Baron a su m'immerger dans son univers, que j'ai eu du mal à lâcher.
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