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Critique de Presence


Ce tome fait suite à Nexus omnibus Volume 2 (épisodes 12 à 25). Il comprend les épisodes 26 à 39, tous écrits par Mike Baron (à l'exception de quelques histoires de Judah Maccabee en fin d'épisodes, écrites par Roger Salick). La réédition de cette série se poursuit dans Nexus omnibus Volume 4 qui contient les épisodes 40 à 52 et "Next Nexus" 1. Il faut absolument avoir commencé cette série par le premier tome pour suivre les différentes intrigues secondaires qui enrichissent la trame de l'histoire.

Épisode 26 - Horatio Hellpop découvre la vérité sur les vestiges archéologiques d'Ylum, et il doit réaliser une nouvelle exécution, avec un adversaire qui lui résiste. Dans les épisodes suivants, il va être confronté à une série assez hétérogène d'événements requérant son intervention. Son oncle Lathe Hellpop est un prêtre de l'Ordre d'Elvon qui milite contre la technologie. Dans ce contexte de science-fiction, ça ne peut que mal tourner. le Merk va confier à Horatio une véritable relique qui va lui permettre de visiter la bibliothèque d'Alexandrie, ainsi que la plus grande bibliothèque de l'univers. Les 2 filles d'Ursula XX Imada (Sheena et Scarlett) ont besoin d'un nouveau tuteur pour leur apprendre à maîtriser l'art du fusionkasting : Judah Maccabee. À l'échelle de la galaxie, les relations diplomatiques se tendent entre la Terre, Mars, Procyon et Ylum. Kreed et Sinclair (les 2 extraterrestres Quatro) demandent à Nexus d'être leur porte-parole lors de l'assemblée annuelle des assassins sur la planète Acacia. le petit groupe va se retrouver au centre d'une vendetta mortelle.

Arrivé à l'épisode 31, Nexus se voit confier une nouvelle mission d'exécution : un dictateur en exercice sur une autre planète dont les habitants voient en lui un sauveur et un meneur de leur révolution. Par la suite, Horatio Hellpop va encore rendre visite à ses filles, contre l'avis de leur mère, avec l'aide de Judah Maccabee. Il va déléguer ses tâches d'exécution à Kreed et Sinclair qui vont être habités d'une folie meurtrière, créant ainsi un incident diplomatique avec Mars. Les épisodes 35 à 38 forment une histoire complète dans laquelle Nexus se rend dans l'empire des Sov pour contempler des églises et secourir la première femme prêtre. Dans le dernier épisode, les filles (Michana, Lonnie et Stacy) du Général Loomis (exécuté par Nexus dans le premier tome) recherchent à accroître leur pouvoir pour venger leur père.

La lecture de "Nexus" peut vite devenir frustrante. Pour commencer Mike Baron ne semble plus se souvenir que très épisodiquement du rôle d'exécuteur de Nexus, qui passe après une pléthore d'autres intrigues secondaires. Donc si le lecteur était attiré par ce métier peu commun et moralement ambigu, il peut être un peu déçu du faible nombre d'exécutions. Ensuite, ces intrigues secondaires s'étirent indéfiniment, sans espoir de résolution. Les filles d'Imada grandissent lentement, celles de Loomis en sont encore à chercher comment se venger, une trentaine d'épisodes plus tard. En outre, le nombre de personnages secondaires est tel qu'ils disposent de peu de place pour exister, malgré leur fort potentiel de sympathie. Ainsi le jeune musicien Mezzrow apparaît une ou deux fois mais seulement pour une poignée de répliques. Dave (le père de Judah Maccabee) est relégué au rôle très secondaire d'inventeur de génie. Sundra Peale fat tapisserie en arrière plan. Cela finit par devenir frustrant de voir ces personnages si sympathiques et intrigants, et de ne pas pouvoir s'en rapprocher, de ne pas mieux les connaître. Si seulement Tyrone, le président d'Ylum avait pu disposer de sa propre série...

Et puis le temps d'un épisode, Mike Baron décide de creuser un thème en particulier, ou tous les fils s'agrègent pour former une tapisserie d'une richesse éblouissante. Dans le premier cas, il y a l'épisode 31 dans lequel Nexus effectue sa mission avec zèle et efficacité. Mais exécuter le dictateur ne suffit à ramener la liberté à un peuple opprimé, et Horatio Hellpop se retrouve impliqué contre son gré dans cette rébellion, contraint moralement de soutenir ce mouvement. Loin de dégénérer dans une série d'affrontements épiques, l'histoire montre les limites d'une révolution brutale qui bascule dans une escalade d'affrontements dont le coût en vies humaines ne cesse d'augmenter. En 1 épisode, Mike Baron montre comment Hellpop est cantonné à son rôle de bourreau et comment tout son pouvoir ne peut sauver un peuple. de temps à autre, Mike Baron fait converger plusieurs composantes de son récit pour un épisode mettant en valeur la richesse de sa tapisserie, c'est par exemple le cas de l'épisode 37 qui fait apparaître toute l'ambigüité de la position de Nexus dans la politique internationale (même interplanétaire) dans la mesure où il maîtrise également une source d'énergie. Tout d'un coup, la série n'a plus pour objet un bourreau tourmenté, mais des relations politiques complexes et délicates. Bien sûr, cela n'a en fait rien de soudain, et le récit s'appuie sur une myriade d'événements s'étant déroulés en arrière plan qui finissent par s'agréger de manière organique pour révéler une vue d'ensemble vertigineuse. Enfin, Mike Baron réussit aussi 2 ou 3 épisodes complets en eux-mêmes, sous forme de comédie enlevée et inventive (par exemple la visite dans la bibliothèque galactique de l'épisode 34).

Le recueil indique bien sur sa page de couverture que cette série est l'oeuvre de Mike Baron et Steve Rude. Mais ce dernier éprouve des difficultés à tenir un rythme mensuel. Dans le présent recueil, il dessine les épisodes 26, 27, 33 à 36 et 39 (soit 7 épisodes sur 17), encrés par John Nyberg. Ses dessins sont toujours aussi séduisants, vivants, inventifs, avec des personnages à l'apparence inoubliable, des éléments de décors légèrement surannés et une petite dose de second degré. Mike Mignola dessine l'épisode 28 (encré par John Nyberg) dans un style encore assez descriptif, pour un résultat facile à lire. Rick Veitch (toujours encré par John Nyberg) dessine l'épisode 29 dans un style détaillé, mais nettement moins plaisant ou inventif que celui de Rude. L'épisode 30 est dessiné par José Luis Garcia Lopez (et encré par Nyberg) pour un résultat moins rond que celui de Rude, mais tout aussi inventif et séduisant (avec des apparitions non autorisées de Grim Jack, Wonder Woman, Batman, en arrière plan). Gerald Forton dessine et encre l'épisode 31 dans un style descriptif, un peu vieillot, mais qui raconte l'histoire avec application. Jackson Guice dessine l'épisode 32 (encré par Nyberg) avec un style minutieux et appliqué. Enfin il revient à Paul Smith de dessiner et encrer les épisodes 37 et 38, avec une approche graphique qui évoque celle de Steve Rude, sans toutefois parvenir à son niveau de sophistication et de bravache.

Tous les épisodes (sauf les 29 et 36) se terminent avec une courte histoire de 6 ou 8 pages (correspondant à une histoire principale de Nexus de 22 ou 20 pages) consacrée à Clonezone (épisodes 26 et 27), puis à Judah Maccabee (épisodes 28 à 39, sauf 36). Elles sont écrites par Mike Baron (épisodes 26 à 28, puis 30 à 32 et 34), puis par Roger Salick. Elles n'apportent rien à la trame générale de la série Nexus. Les 2 épisodes de Clonezone sont toujours aussi navrant, au ras des pâquerettes avec un humour d'un degré zéro à faire pleurer. Celles consacrées à Judah (The hammer of god) servent à mettre en valeur à quel point il est cool, des aventures basiques, sans grand intérêt.
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