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Critique de EricB


EricB
19 septembre 2017
Colette Baudoche et sa grand-mère vivent à Metz, ville annexée par l'Allemagne après 1870. Elles prennent en pension un professeur allemand, le Docteur Frédéric Asmus, qui a pour mission de germaniser la Lorraine. Peu à peu, il tombe sous le charme de la jeune Colette, au point de lui demander sa main. La vengeance de celle-ci consiste à refuser toute union avec ce prétendant, par une sorte de résistance passive.
Il s'agit donc bien d'un roman patriotique, qui exalte l'âme lorraine, et la fidélité à la nation française. Barrès n'est toutefois pas le nationaliste belliqueux qu'a dépeint Bernard-Henry Lévy. Le portrait de l'universitaire allemand est plutôt nuancé, malgré quelques stéréotypes (Asmus représentant l'ennemi, le colonisateur), et le roman demeure fort lisible si l'on veut bien ne pas perdre de vue le contexte historique qui en est à l'origine.
En outre, les paysages y jouent un rôle de premier plan. Comme l'écrit Alain Brossat, "ce qui constitue le trait proprement barrésien, dans ce roman comme dans d’autres, c’est l’application et la constance avec laquelle la fable est enracinée dans une topographie, reconduite à la terre, aux lieux, à l’espace, aux paysages. Ce que l’ennemi ne saurait s’approprier, ce qui échappe résolument à ses prises, c’est cette géographie habitée, car chaque monument, chaque colline, chaque vignoble, chaque village porte la marque d’un génie autochtone qui résiste à son emprise et auquel en tant qu’étranger, semi-barbare venu de l’Est, il ne saurait être, d’emblée du moins, sensible."
(« Barrès ou la nationalisation du paysage », Appareil [En ligne], 11 | 2013)https://appareil.revues.org/1794.)
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