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Critique de Christophe_bj


Nous sommes en Lorraine, trente-huit ans après la défaite de la France face à la Prusse en 1871. Les Prussiens vainqueurs occupent le territoire depuis 1872, et l'un d'eux, le Dr Frédéric Asmus arrive à Metz pour y être professeur. Il loue deux chambres meublées au domicile des dames Baudoche, une grand-mère et sa petite fille, Colette. Il va peu à peu se découvrir une sensibilité pour la beauté et la délicatesse de la culture messine, lorraine et française. ● Maurice Barrès nous prévient dès les premières pages : « je ne prépare aucune surprise et ne fais pas appel aux amateurs d'aventures », et, de fait son récit est très plat et ne possède pour ainsi dire pas d'intrigue. Son but est avant tout, en 1909, dans un élan patriotique, de dénoncer la barbarie et la balourdise des occupants allemands et, parallèlement, d'exalter le haut degré de civilisation des Français. Il glorifie la résistance des Messins contre la dangereuse germanisation à laquelle les autorités prussiennes se livrent, à commencer par l'obligation de parler allemand à l'école et l'adhésion à une vision allemande de l'histoire dans laquelle, entre autres, Napoléon Ier est un menteur qui gouverne les hommes par leurs vices. De nombreuses descriptions nous montrent par exemple la beauté et le raffinement de la ville de Metz, en partie gâchés par les transformations prussiennes, mais c'est dans tous les domaines que la supériorité française, malgré une défaite militaire due d'après l'auteur non au courage des soldats mais à des erreurs d'état-major, est mise en valeur. ● Le problème est que tout cela est bien caricatural. Comment croire aux Teutons ridicules de Barrès qui manquent du plus élémentaire savoir-vivre ? Ce n'est paradoxalement pas sans lourdeurs qu'il dénonce leur balourdise : j'en veux pour preuve (mais on pourrait multiplier les exemples) le dialogue formellement ahurissant entre « le pangermaniste » et le Dr Asmus, qui se fige dans des démonstrations lourdingues avec des répliques qui font entre une demi-page et une page. Intervenant à tout bout de champ dans son récit en disant « je », Barrès aurait mieux fait d'écrire un essai, car son livre ne ressemble pas à grand-chose. Quant à son style devant lequel d'aucuns se pâment, il m'a paru certes relever d'une belle langue classique mais sans grande originalité.
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