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Critique de Littecritiques


Une pensionnaire d'une institution psychiatrique, Roseanne McNulty, écrit dans le secret l'histoire de sa jeunesse et les raisons qui ont mené à son internement. L'hôpital est sur le point d'être détruit, ce qui amène son psychiatre, le docteur Grene, à l'évaluer pour déterminer si elle serait capable de réintégrer la société civile. Pour cela, il doit connaître son histoire mais les archives la concernant ont été détruites. Il mène alors avec elle des entretiens, la questionne mais celle-ci se montre peu coopérative.

L'histoire de Roseanne et des différents protagonistes qui gravitent autour d'elle est racontée par le biais des journaux intimes de cette dernière et de son psychiatre. le lecteur est plongé au coeur de cette sombre histoire. La dualité du récit nous permet de prendre de la hauteur sur les évènements puisque deux points de vue sont adoptés.

D'une part, par le biais de Roseanne, on découvre la situation peu enviable des femmes en Irlande au XXème siècle sous le poids d'un catholicisme envahissant et particulièrement rétrograde. En effet, les femmes soupçonnées d'infidélité voient leur mariage annuler et sont rejetées par l'ensemble de la société. On découvre une société aux règles morales incroyablement strictes et impitoyables concernant l'adultère féminin. On y parle aussi des traumatismes enfantins qui peuvent marquer une vie, de l'amour entre une fille et son père, de la folie que tout le monde s'imagine héréditaire et des mensonges de certains hommes d'Église qui ont dû mal à accepter d'autres croyances que les leurs.

D'autre part, par le biais du Dr Grene, enfant adopté qui a connu une existence assez malheureuse, on connaît la tristesse que l'on ressent face à la perte d'un être cher, l'évolution d'une science aussi tendancieuse que la psychiatrie, la culpabilité d'une mort accidentelle et la dépression d'un proche.

En parallèle, comme pour aider le Dr Grene dans son enquête, un prêtre, le Père Gaunt, a laissé, lui aussi, des écrits. Mais, ils apparaissent si soignés qu'il parait presque impossible au Dr Grene qu'ils soient exacts. Il est confronté à un choix : qui croire entre les dires de Roseanne et les écrits de ce prêtre ? Mais finalement, une réflexion sur la vérité émerge : raconte-t-on volontairement des faits inexacts ou la réalité des faits se retrouve-t-elle malmenée par une mémoire sélective ? Il remarque ainsi que « Dans une large mesure, Roseanne et le Père Gaunt se sont tous deux montrés aussi sincères qu'il leur était possible, compte tenu des caprices et des ruses de l'esprit humain ».

C'est une histoire prenante mais un peu décousue à certains moments et me semble-t-il mal traduite, ce qui la rend difficile à suivre. le lecteur peut mettre un certain temps à entrer dans ce récit et avoir envie de découvrir ce qui est véritablement arriver à Roseanne, ce qui fut mon cas. Je me sentais trop éloignée de l'histoire de Roseanne et de l'Irlande pour y prendre part. Mais finalement, quand on prend la peine de le faire, on est marqué par la description psychologique des sentiments des personnages, on se laisse aisément emporter et surprendre par cette fin.
Lien : https://littecritiques.wordp..
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