AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de traversay


Les Beatles s'y connaissaient en images surréalistes et en alliance de mots délirants, de Lucy in the Sky with Diamonds à Strawberry Fields for ever, mais ce n'étaient que de courts morceaux, qui plus est soutenus par de sublimes mélodies. L'oeuf de Lennon part lui aussi dans de grands dérapages sémantiques plus ou moins contrôlés mais de mélodie il n'y a pas, ou si peu. le roman de Kevin Barry imagine John Lennon en 1978 cherchant à s'évader pour 3 jours en séjournant sur la petite île au large de l'Irlande qu'il s'est achetée quelques années plus tôt. Bien entendu, les reporters rôdent et son projet risque de prendre l'eau. Fiction plausible, après tout pourquoi pas ? le Lennon tel qu'il est décrit dans le livre, correspond à l'artiste bloqué et à l'homme déboussolé qu'il est à cette époque là. Il y a pas mal de passages relativement amusants où la répartie du kid de Liverpool fait mouche et le parti pris stylistique de Kevin Barry, sa prose écrite comme un long poème sans rimes, avec des phrases courtes et des dialogues oniriques entre John et son chauffeur Cornelius, irlandais pur malt, peut faire illusion sur une cinquantaine de pages mais pas davantage. D'autant que certaines scènes partent parfois complètement à l'ouest (le dialogue avec le phoque) et que l'abus des Put... et Bor... quasiment dans une phrase sur deux fatiguent grandement. L'intervention de l'auteur lui-même, au beau milieu du livre, qui explique comment il a conçu son ouvrage en s'imprégnant des lieux, offre une petite respiration bienvenue mais c'est pour mieux repartir dans des hallucinations usantes pour la patience du lecteur. Peut-être faudrait-il ressentir le puissant vent d'est qui souffle sur ce coin d'Irlande et qui rend à moitié fou pour prendre un peu de plaisir à cet exercice de style éreintant.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}