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Critique de ATOS


Wim Wenders a dit qu'« on a toujours l'impression chez Hopper que quelque chose de terrible vient de se passer ou va se passer. ». Impatience de l'Homme qui se présage toujours et n'envisage que son propre destin.... !
Et si ce « si terrible », ce « temps redouté » n'était en fait qu'un Rien.
Un Terrible assourdissant Un rien en personne, personne en quête du Rien.
Ce Rien dont seule la lumière d'Hopper serait en mesure de nous porter l'écho.
Voilà : Rien . Ou plutôt cette certaine et épouvantable singularité d'entre nos murs. le poids de tout ce qui réside au fond de nous. le bout de l'infini, le rade de l'insomnie.
Franz Bartelt approche familièrement les noctambules d'Hopper. Familièrement parce qu'il les connaît bien.
Ces passants pesant de tout leurs coudes sur les comptoirs de la nuit.
Μightbawks -1942-
Quatre personnages pris dans la toile. Une toile prise en carte postale. Un homme garde, tourne et retourne à la carte, dans l'image. l'image prise dans la toile.
Cette carte a trouvé refuge chez l'auteur, puis en l'auteur. L'auteur est lui même pris à l'intérieur de la toile. Chassé et enchâssé. Rendez-vous, rencontre, surprise, au coin d'un livre comme au coin d'une rue - les noctambules apparaissent, disparaissent, reviennent, s'installent. Et c'est pour Bartelt l'occasion de prendre note de ces brèves, brèves de comptoir en somme.
L'échange se déroule. le regard se dédouble. Comptoir – Miroir -
La lecture de Bartelt est limpide, éclatante, un véritable cristal de poche.
Il y a une interaction constante entre le « regardant » et l' « écrivant », entre ce qui « se dépeint » et ce « qui est peint ».
C'est une des plus belles lectures que la collection Ekphrasis nous ait offertes.
Une rencontre, sans hasard, entre le silence et le verbe.
Sans que Rien, ni personne ne vienne troubler l'horizon de cette nuit.

Alors...Forcément : revenir à Hopper, et inévitablement plonger dans Bartelt.

« Heureux celui dont la patience n'attend rien ».

Astrid Shriqui Garain
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