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Critique de TerrainsVagues


Quand on referme « La fée Benninkova » et qu'on s'apprête à faire un billet, la tentation est grande de commencer celui-ci par « il était une fois » comme pour tout conte de fée qui se respecte. Seulement voilà, ce conte de fée serait plutôt ascendant compte de faits. On n'est pas dans une gentille fable cul cul, non non juste dans une histoire de cul.
Oh toi âme pure et prude, tu peux ranger ton indignation car on est loin du petit kamasutra illustré, à des années lumière même. Enfin la range pas trop loin quand même car tu vas pouvoir la ressortir rapidement. En effet le sujet de ce bouquin c'est la misère sexuelle, et plus particulièrement celle des handicapés, et ses dommages collatéraux dus à ceux qui en profitent.
Clinty est handicapé. On n'en sait pas trop si ce n'est qu'il s'approche d'un prototype genre maxi tête qui aurait buggé au moment de la lecture de la notice de montage Ikéa version Ouzbek. Bref, pas facile tous les jours. Heureusement qu'il a sa sortie au super marché où il croise régulièrement Marylène, sa caissière préférée. Une relation nait petit à petit jusqu'au jour où…
Et la fée alors ?
Ah oui la fée. Elle sonne à la porte de Clinty dès le début pour échapper aux lutins noirs qui la poursuivent et qui ne lui veulent pas que du bien. En plus elle a envie de faire pipi (quelle déception, je pensais que les fées… snif). Deux bonnes raisons pour que Clinty (le rayon de soleil du quartier tant il ne fait subir son mal être à personne comme souvent avec les personnes ayant la malchance que les fées aient merdé au dessus de leur berceau) se change en chevalier servant en attendant que madame Benninkova le transforme en prince charmant d'un coup de baguette magique pour le remercier.
Il va raconter son histoire d'amour à la fée, de son p'tit nom la Fée Rosse parce que c'est féroce comme conte.
Jusqu'où peut-on aller pour dissiper le trouble provoqué par le sexe opposé et le transformer en frisson ?
Jusqu'où certains peuvent-ils profiter d'une situation où ils sont en position de force ?

Ca aurait pu mais il y a deux trois trucs qui m'ont « gêné ». Enfin surtout deux.
Si le fond est cruel, ignoble et révoltant, on est quand même, il faut le dire, au pays de Oui Oui tant c'est « gentillet ». J'aurais aimé si ça avait été trash, bien acide, rempli d'ironie et d'humour noir. J'aurais aussi aimé si ça avait été écrit sur le mode « témoignage » ou je ne sais quoi, sans pathos, sans jugement, sérieux quoi.
Là on a le cul cul (finalement un peu oui) entre deux chaises. C'est trop propre tout en se voulant sulfureux, alors oui mais bof bof.
La deuxième chose qui me pose problème c'est que dès la page 38 (j'aurais pu commencer à 37 ou 24) on sait ce qui va se passer à la page 39 et qu'à la page 39 on se doute de ce qui va se passer à la 40 et que rapidement, les plus naïfs d'entre nous seront prêts à acheter une caravane et une boule de cristal pour arrondir les fins de mois tant « La voyance pour les nuls » c'est moins pointu que « La fée Benninkova ».
Laisse toi porter par la fée et ri. Mouais…
Premier rendez vous manqué avec Franz Bartelt avec qui je retenterai malgré tout le coup.
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