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Critique de gaemae


Quelle claque ! Je referme Quéquette blues et je suis encore hallucinée par la révélation : je suis une fille de Baru... Enfin, comme il le dit dans sa postface, pas de Baru en tant qu'homme, mais fille du vrai héro de la bédé, fille du lieu, de cette vallée qui vit les dernières heures de gloire de la sidé.

Je suis née plus de 30 après lui, pas très loin du fameux Villerupt : l'histoire de Baru racontée dans Quéquette blues, c'est l'histoire de mon père et de ses potes dans les années 60 : fils d'immigrés à l'avenir tout traçé (ton père bosse à l'usine, tu bosseras à l'usine et peut-être bien que tu y crèveras aussi). C'était sans compter les fermetures d'usine à tour de bras et les licenciements du matin pour l'après-midi. Tous dégoûtés par la machine à casser les hommes mais tous nostalgiques en revenant sur les friches industrielles mal reconverties ou dans les villes frontalières transformées en cités dortoirs, non plus ouvrières mais annexes bon marché du Luxembourg et de ses guichetiers de banque.

Dans leur bande d'immigrés italiens de l'époque, ça se serrait les coudes et ça avait envie de s'intégrer et de faire mieux que papa. Dans notre famille, on en est à la troisième génération de sidérurgistes. Sauf que depuis, on a perdu tous les hauts-fourneaux. Sauf qu'a force d'intégration on a perdu cette fraternité. Alors, ouais, on a fait mieux que papa, on est dans des bureaux maintenant et plus sur les planchers de coulée ou dans les ateliers à risquer sa peau... mais on a toujours ce pincement au coeur, dès qu'on s'éloigne trop de notre vallée grise. Et Baru rend ce sentiment magnifiquement bien dans Quéquette blues.
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