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Critique de LaRousseBouquine


C'est l'histoire d'une petite fille qui n'est pas née à la bonne époque. Quand elle demande à sa nourrice pourquoi elle ne pas faire ci ou ça, la réponse est toujours la même : Parce que c'est la guerre.

Mais au fond la guerre c'est quoi ? Alice ne le sait pas vraiment. Elle sait juste qu'à cause de ça elle doit vivre loin de sa mère, qui l'a déposée chez une nourrice lorsqu'elle était petite. Et Jeanne, dans sa ferme a beau être la femme la plus aimante du monde, rien ne remplace jamais une mère. Alors sur son petit sac d'écolière, elle accroche ses habits de bébé, dans l'espoir qu'un jour, si sa maman passait par là, elle puisse alors la reconnaître.

Ce livre est une pépite. Un coup de coeur monstrueux qui m'a laissée toute chose une fois ma lecture terminée. Un petit trésor insoupçonné, bref, une bombe – sans vouloir filer la métaphore plus longtemps.

Je m'attendais à un énième roman sur la seconde Guerre Mondiale, et très clairement je m'étais mis le doigt dans l'oeil. Elle voulait marcher tout droit, c'est un concentré d'émotions sur quatre cents pages, où on ne voit pas le temps passer et où on ne s'ennuie pas une seconde.

Alice est une petite fille à laquelle on s'attache dès les premières pages. C'est une enfant un peu espiègle, qui comme tous les enfants de son âge à des questions à revendre sur l'ordre des choses et du monde et qui fait quelques caprices, sans pour autant manquer de courage. Elle a huit ans quand sa mère vient la chercher chez sa nourrice après la guerre, et ce devrait être le plus beau jour de sa vie. Mais celle-ci ne ressemble en rien à l'image qu'elle s'en était faite : elle est toute chétive, n'est pas bien causante et surtout, elle ne semble pas d'humeur à jouer ou à faire des câlins. Elle débarque dans le Paris encore remué par la guerre et personne ne s'en est vraiment remis.

Comment évoluer lorsqu'on est une petite fille, que l'on a rien connu de tout ça et qu'il faut se construire dans les décombres d'un pays endeuillé ?

Alice fait alors un grand périple de Paris à New York sur les traces de sa famille, mais la déception est souvent au rendez-vous. C'est finalement un grand roman initiatique, sur une jeune fille qui veut tout faire pour se faire accepter des siens et leur faire retrouver la joie qu'ils ont perdue dans des circonstances dont elle ne sait rien.

Sarah Barukh signe un roman incroyable, dont on ne perd pas une miette. Il n'y a pas une page en trop, et j'ai terminé le livre en très peu de temps tant il m'en fallait toujours plus. Son écriture est magistrale, douce-amère, sans fioritures. Je me suis laissée bercer tout au long du roman et je n'ai pas pu m'empêcher de relever de nombreuses citations.

La force de ce roman réside aussi dans son aspect historique : on y retrouve de nombreux détails qui ajoutent énormément d'authenticité à l'histoire, que ce soit à Paris comme à New York. On sent que l'auteur maîtrise son sujet et l'histoire n'en est que plus vivante.

Sarah Barukh nous offre donc un premier roman d'une force incroyable, qu'on ne peut pas lâcher. Un portrait d'une jeune fille de l'après-guerre sublime, qui mériterait bien plus de visibilité !
Lien : http://laroussebouquine.fr/i..
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