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Critique de jg69


" Finalement, l'après-guerre, c'est encore plus dur que la guerre."

Alice a 5 ans en 1943, elle vit à la campagne à Salies-de-Béarn avec sa nourrice Jeanne et de multiples questions la tourmentent, elle ne comprend pas le monde qui l'entoure, elle ne comprend surtout pourquoi sa mère a dû l'abandonner. Pour toute réponse à ses questions elle obtient des phrases lapidaires "Parce que c'est la guerre", "Tu comprendras plus tard".
Elle ne comprend pas pourquoi ses camarades d'école la rejettent, se demande qui sont ses parents et si sa mère reviendra la chercher. Un jour, des allemands débarquent dans son école et emmènent un de ses camarades, elle entend pour la première fois prononcer le mot de juif sans comprendre ce que cela signifie.

Début 1946 arrive et sa mère n'est toujours pas venue la chercher... Alice, très émouvante, continue à arpenter les rues avec sa layette accrochée à son cartable pour que sa mère la reconnaisse.

Un jour pourtant, sa mère Diane arrive, mais elle est totalement différente de la belle parisienne qu'elle avait idéalisée. Diane l'emmène à Paris et Alice va vivre avec cette mère au mystérieux tatouage sur le bras et Mr Marcel, propriétaire d'un atelier de confection, qui va voir les listes tous les jours au Lutetia. Alice l'accompagne un jour sans comprendre de quoi il s'agit, elle se demande simplement pourquoi on cherche encore des gens alors que la guerre est finie. Alice va continuer à vivre dans le silence avec sa mère triste, silencieuse et peu aimante et rester avec ses questions sans réponses. Heureusement Alice se lie d'amitié avec son voisin Jean.

Diane est hospitalisée pour une vilaine toux et l'assistante sociale envoie Alice chez son père américain qui vit à New-York, voilà un père qui apparait alors qu'on lui avait toujours dit qu'il était inconnu... et une nouvelle séparation douloureuse pour la petite fille.

Ce roman parle de la guerre et surtout de l'après guerre dans une narration à hauteur d'enfant, de Salies à Paris puis New York, de mai 43 à juin 47. L'auteure raconte la difficile période de l'après-guerre où chacun se retrouve confronté à la dure réalité loin des rêves qu'il a pu faire pendant la guerre.
L'écriture très fluide rend la lecture très agréable. Les sentiments, les propos prêtés à Alice sonnent très juste. Les différents personnages rencontrés par Alice sont tous attachants de Jeanne à Diane, de son amie Marie à son voisin Jean jusqu'à l'oncle Vadim.
Alice est particulièrement émouvante dans sa fraicheur et sa naïveté, l'auteure a parfaitement bien à réussi à se mettre dans sa peau de cette petite fille très volontaire et courageuse assaillie de multiples questions qui restent sans réponse mais bien décidée à faire exploser la chape de silence qui l'entoure.
Un premier roman très réussi sur les secrets de famille, sur la filiation sur un fond d'histoire passionnant. Un vrai page-turner.

Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour l'envoi de roman lors d'une masse critique.



Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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