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Critique de nilebeh


1946, Alice vit à Salies du Béarn, dans une jolie région ensoleillée et montagneuse où elle joue un peu à la fermière chez sa nourrice, Jeanne. Comme beaucoup d'enfants à cette époque, Alice est cachée là par sa mère qui à Paris et a fini par adopter tout à fait sa nouvelle vie, à ce point que c'est un déchirement quand une assistante sociale arrive, accompagnée de cette mère qu'elle imaginait comme une élégante de Paris. Quel choc ! L'élégante est décharnée, ne parle presque pas, ne lui témoigne ni affection ni intérêt. Une morte-vivante, un fantôme. A Paris, Alice se retrouve dans un petit appartement de la rive droite, sans lumière, sans air, et personne ne semble avoir envie de la sortir pour qu'elle respire un peu, ni Diane, sa mère, ni Marcel cet homme à l'étrange accent yiddish, ni même madame Léa qui passe pour faire la conversation de temps à autre, en yiddish elle aussi. Et Alice s'effraie de ces bizarres numéros tatoués sur les avant-bras de sa mère et de Marcel, elle les imite un jour, avec du charbon de bois, croyant faire plaisir...
Puis Diane tousse de plus en plus, il faut l'hospitaliser, tuberculose....Retour de l'assistante sociale, bonne fée terrifiante pour Alice et cette fois, le voyage sera plus long : New York ! C'est là que vit son père, Paul, marié à une Américaine, c'est là qu'Alice devra vivre. Elle découvrira sous le même toit Vadim, son oncle, devenu aveugle pendant la guerre et qui l'aidera dans sa quête de vérité. Car les adultes mentent, se taisent, dissimulent, trichent. du haut de ses « presque neuf ans », elle mène l'enquête, trouve des documents qui la renseignent, traverse l'Atlantique en sens inverse et finit par découvrir la vérité sur son histoire.

Encore une quête, une reconstitution du passé, avec des personnages originaux (l'oncle aveugle ne manque pas de piquant...), une histoire bien menée, avec des rebondissements et des personnages bien dessinés, le tout en une écriture légère et vive, amusante ou émouvante. Mais tout de même, il est difficile d'adhérer à l'idée que cette toute petite fille ait autant de jugeote, de réflexion quasiment philosophique et une débrouillardise que lui envierait le Club des Cinq ! La narratrice la laisse s'exprimer devant nous d'une façon telle qu'elle en devient assez peu crédible. C'est le côté conte de l'histoire, et, finalement, cela fait du bien au milieu de toutes les horreurs à peine exprimées au sujet de la guerre et de la vie en camp de concentration.

Un joli livre, grave et léger comme une bulle, tout à fait agréable à lire.
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