Bienvenue à l'hôtel Savoy, tome 3 : Complots à Wanderworth

Si elle avait deux sous de jugeote, elle ferait demi-tour, regagnerait Londres, rejoindrait Gordon Scott pour qu'il lui offre ce verre qu'elle ne devrait pourtant pas boire avec lui et oublierait tout de cette histoire. Mais elle n'avait pas de jugeote, du moins, pas en ce qui concernait les hommes et les situations dangereuses, ou toute combinaison des deux.

Tarzan ! songea-t-elle, au bord de l’hystérie. Elle avait été sauvée par... Tarzan !

Il pensa à Priscilla. Cette jeune femme était un régal permanent pour les yeux. Il adorait sa fougue et son mépris du danger. Il y avait en elle un grain de folie qu’il possédait également, plus jeune. […] C’était cette tendance à faire fi de toute prudence qui le charmait tant chez elle. Une tendance, néanmoins, qui ne lui rendait pas service, surtout dans une atmosphère aussi conventionnelle que celle du Savoy.

Au cas où vous penseriez vous en être tirée à bon compte... Détrompez-vous, lança une voix dure, froide et précise. Nous savons qui vous êtes, Priscilla. Nous savons où vous habitez. Personne ne peut vous protéger. Nous sommes de retour.

- Je suis un crétin, lâcha doucement Gordon, le rouge lui montant aux joues.
- Vous êtes un client du Savoy, monsieur Scott, répliqua Priscilla [...]. Ici, il n'y a pas de crétins : seulement des clients importants.

Miss Tempest, lors de nos rencontres précédentes, j’ai découvert que si vous ne mentez pas ouvertement, vous êtes en revanche très douée pour esquiver la vérité. Autrement dit, je soupçonne que la version des faits que vous nous avez racontée, à moi et aux agents, est assez éloignée de la vérité.

Priscilla travaille à l’hôtel Savoy, intervint Gordon. Elle ne peut se permettre d’être aussi familière avec les gens. Elle s’adresse à tous les hommes par « monsieur ». —C’est une maladie que l’on contracte quand on est employé au Savoy, acquiesça Priscilla. Elle n’épargne personne.

Il t’a agressée…, répéta Percy comme s’il avait du mal à assimiler cette révélation. —C’est un méchant. C’est ce que font les méchants. —C’est grave. —En effet. —Je ne veux pas qu’il t’arrive malheur, affirmat-il, l’air sincèrement inquiet.

Comme vous le savez, enchaîna Trueblood sans se troubler, mon travail consiste à protéger les membres de la famille royale –souvent d’euxmêmes, s’avère-t-il. Je n’ai pas honte de dire que je me consacre à cette tâche avec un dévouement féroce. J’ai dédié toute mon existence au service de Sa Majesté la reine et de la monarchie

Les Nazis... Sont-ils encore une menace de nos jours ? —Je dirais que oui. À mon immense surprise, le mouvement national-socialiste grandit dans ce pays. Il rassemble des gens convaincus que la démocratie ne fonctionne pas, et qui sont prêts à agir pour y mettre fin. Ceux d’entre nous qui aiment ce pays et ses institutions démocratiques durement acquises doivent être constamment sur leurs gardes.