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Critique de Enroute


L'auteur cherche à écrire le "Discours de la méthode" de la pensée africaine. Pour cela, il reprend l'idée que la pensée africaine est de source égyptienne. Il passe en revue les mythes fondateurs égyptiens - autour de ses entités principales, Atoum, Noun, Râ, l'Oeuf cosmique, Osiris, Seth, Horus et surtout Maât, l'ordre, la justice, l'Harmonie Universelle - et les met en relation avec la pensée africaine contemporaine. Pour lui, la pensée occidentale, cartésienne, a trop confondu la représentation de la réalité (la méthode) avec la réalité et a entraîné la pensée dominante vers un éloignement des vérités fondamentales. Au contraire, la pensée africaine, en restant discursive et en intégrant toujours la valeur du "caché", de l'"invisible" et du mélange des contraires, comme d'ailleurs la physique quantique aujourd'hui le pose et la phénoménologie, reste plus proche d'une vérité ultime. Il s'agit de la déployer en reprenant l'étude des mythes africains, écrits et oraux pour dégager, autour de Maât, une nouvelle ontologie.

La pensée est intéressante, surtout dans l'idée de mettre la Grèce antique de côté pour un temps et de puiser à une autre pensée, celle de l'Egypte ancienne. Malheureusement, l'auteur, tout en prétendant que les mythes et les contes africains ont l'apanage de la vérité, ne cesse de se référer à la science (occidentale donc) pour justifier la valeur des mythes fondateurs égyptiens. Si bien que tout son discours reste inscrit dans une pensée qu'il reconnaît de fait comme référentielle et qu'il ne parvient pas à dépasser. Il reste le dépaysement d'une pensée qui remplace Platon, Socrate et Aristote par Maât, Seth et Horus. Et c'est suffisant pour passer un bon moment.
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