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Critique de cecilestmartin


Avant toute chose, un grand merci à Babelio pour m'avoir fait découvrir ce livre dans le cadre d'une opération Masse Critique.
Le Mont-de-Sable, c'est le quartier polonais dans lequel Stefan et Jadzia Chmura s'installent avec leur fille Dominika dans les années 70. Couple d'ouvriers aux revenus modestes, ils rêvent d'une vie confortable, sans pénurie, d'un quotidien facile dont l'incarnation se trouve de l'autre côté de la frontière en RFA.
Roman à tiroirs, on découvre le destin des femmes de la famille - les grands-mères de Dominika pour l'essentiel - qui toutes ont traversé des épreuves (la guerre, des grossesses hors-mariage, etc.) qui ont contribué à forger des personnalités fortes et indépendantes. Sous la forme d'une galerie de personnages souvent truculents, très travaillés par l'auteur qui s'interdit tout manichéisme dans leur évocation, le récit revêt également une dimension historique par la peinture d'une Pologne post-guerre, pleine de contradictions - le modèle communiste s'y disputant avec des aspirations fortes pour la société de consommation si proche mais pourtant inaccessible.
L'absence quasi-totale de dialogue oblige à une lecture concentrée : le roman est dense, les phrases longues, les digressions sur les personnages récurrentes. J'avoue avoir dû un peu m'accrocher pour les 60 premières pages, on ne pénètre pas facilement l'univers de l'auteur. Cependant, le style (la traduction est impeccable) de Joanna Bator est vraiment intéressant : beaucoup d'humour et de tendresse pour des personnages aux sentiments souvent rudes, dont les actes ne suscitent pas toujours de l'empathie ; un langage imagé dont se dégagent des odeurs, des couleurs qui participent de l'immersion dans une Pologne qui m'était inconnue.
C'est une lecture qui se mérite donc. Pour ceux qui aiment les sagas familiales, les belles écritures et des personnages inoubliables - celui de Zofia que j'ai tout particulièrement affectionne, tant il est humain : lumineux et sombre à la fois.
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