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J'aime les histoires qu'on me raconte et particulièrement les histoires familiales. Dans ces sagas familiales, souvent, la place des femmes est prépondérante. Peut-être parce que pour les femmes rien n'est acquis et qu'elles doivent se battre pour obtenir ce que les hommes ont, de fait. Et donc, j'ai adoré ce livre qui raconte la vie de ces femmes polonaises, mais aussi celle des hommes bien sûr, sur presque un siècle, d'une écriture dense, fouillée, presque aussi inextricable parfois que la chevelure de Dominika, la petite fille et avec un sens de l'humour parfois grinçant souvent émouvant.
Je remercie Edyta de m'avoir offert ce livre, une vraie découverte d'un auteur que je vais suivre.
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Joanna Bator est une écrivaine contemporaine très populaire en Pologne. Elle a reçu notamment en 2013 le plus prestigieux prix littéraire "Nike" pour son roman "Ciemno, prawie noc", non traduit en français. "Le Mont de Sable" en original fait partie de nombreux livres que j'ai rapportés de mon dernier voyage en Pologne. Il n'est pas resté longtemps dans ma pile à lire, trop quand même, tellement j'ai adoré.

C'est l'histoire de trois générations de femmes qu'on suit, pas toujours dans l'ordre chronologique, depuis la dernière guerre en passant par les années du régime communiste jusqu'au début des années 90. Dominika, née en 1972, a pratiquement le même âge que moi et en me plongeant dans la lecture, j'ai fait un magnifique voyage dans le passé, pas toujours gai mais plein de bons souvenirs.

Avec un grand talent de romancière Joanna Bator dépeint la vie quotidienne du temps de la République Populaire avec toutes ses tracasseries et ses absurdités. Une belle écriture imagée, teintée d'humour et d'ironie.

C'est avec plaisir que je reviendrai un jour à sa lecture en version française cette-fois, curieuse de la traduction. Ce travail n'a pas dû être facile afin de pouvoir restituer la superbe ambiance qui émane du roman et qui m'a tellement séduite.

Lien : http://edytalectures.blogspo..
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Avant toute chose, un grand merci à Babelio pour m'avoir fait découvrir ce livre dans le cadre d'une opération Masse Critique.
Le Mont-de-Sable, c'est le quartier polonais dans lequel Stefan et Jadzia Chmura s'installent avec leur fille Dominika dans les années 70. Couple d'ouvriers aux revenus modestes, ils rêvent d'une vie confortable, sans pénurie, d'un quotidien facile dont l'incarnation se trouve de l'autre côté de la frontière en RFA.
Roman à tiroirs, on découvre le destin des femmes de la famille - les grands-mères de Dominika pour l'essentiel - qui toutes ont traversé des épreuves (la guerre, des grossesses hors-mariage, etc.) qui ont contribué à forger des personnalités fortes et indépendantes. Sous la forme d'une galerie de personnages souvent truculents, très travaillés par l'auteur qui s'interdit tout manichéisme dans leur évocation, le récit revêt également une dimension historique par la peinture d'une Pologne post-guerre, pleine de contradictions - le modèle communiste s'y disputant avec des aspirations fortes pour la société de consommation si proche mais pourtant inaccessible.
L'absence quasi-totale de dialogue oblige à une lecture concentrée : le roman est dense, les phrases longues, les digressions sur les personnages récurrentes. J'avoue avoir dû un peu m'accrocher pour les 60 premières pages, on ne pénètre pas facilement l'univers de l'auteur. Cependant, le style (la traduction est impeccable) de Joanna Bator est vraiment intéressant : beaucoup d'humour et de tendresse pour des personnages aux sentiments souvent rudes, dont les actes ne suscitent pas toujours de l'empathie ; un langage imagé dont se dégagent des odeurs, des couleurs qui participent de l'immersion dans une Pologne qui m'était inconnue.
C'est une lecture qui se mérite donc. Pour ceux qui aiment les sagas familiales, les belles écritures et des personnages inoubliables - celui de Zofia que j'ai tout particulièrement affectionne, tant il est humain : lumineux et sombre à la fois.
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J'ai donc reçu ce roman dans le cadre de la Masse Critique de Babelio. J'avais flashé sur la couverture, puis sur le résumé : le côté roman familial historique me plaisait beaucoup, puisque j'adore les romans à intrigues familiales et j'adore les romans historiques. Je m'y suis donc plongée avec plaisir, mais... le moindre qu'on puisse dire, c'est que, pour moi, ça a été le bide total...

J'ai eu énormément de mal à tolérer les personnages. Ils sont plutôt nombreux, avec des noms assez compliqués, mais je vous rassure, tout ceci n'est pas trop compliqué à suivre. Ce qui m'a dérangée, ce fut leurs caractères. Effectivement, que ce soit Dominika, Jadzia, Halina, Zofia, Stephan, enfin bref, tout le monde quoi, j'étais mal à l'aise. Tous ces personnages sont très étranges, très secs, froids, distants. J'avais presque l'impression de lire des caricatures, ce que j'ai trouvé plutôt décevant pour une lecture historique. C'était très rebutant comme sensation, car ça empêchait vraiment d'éprouver ne serait-ce qu'un peu de pitié pour eux. Néanmoins, je retiens quand même le prêtre Adam, qui, même s'il était loin d'être parfait, a, je ne sais pour quelle raison, obtenu ma sympathie. Son petit côté "naïf", "soumis", puis "rebelle", c'était plutôt chouette !

Niveau style d'écriture, bin c'est toujours un peu pareil : Je suis déçue... En effet, on avait une bonne portée historique. Malheureusement, ça n'a pas suffi pour rendre ce livre intéressant. Selon moi, il était bien trop long, ça traînait, et j'avais l'impression de toujours lire la même chose. Je me suis quand même beaucoup ennuyée, et, malgré un fond historique riche, j'ai trouvé cet ouvrage vide... de plus, j'ai noté une certaine vulgarité dans les propos que j'ai trouvée "déplacée" dans un tel contexte, mais ça, je vous en reparlerai plus bas...

Je passe donc à l'intrigue. Je dois admettre qu'il va être difficile de vous en parler, puisqu'il n'y a pas à proprement parler d'intrigue. En fait, nous suivons juste les trois générations de femmes, et leurs familles, pendant quelques décennies. Ca m'a un peu de surprise de ne pas vraiment avoir de trame, mais j'ai trouvé le principe plutôt intéressant. Ca permettait de découvrir et d'apprendre plein de petites choses, de diversifier les anecdotes, et d'aborder ainsi plus de sujets. Voilà pourquoi l'idée de base était bonne, et, même si elle n'était pas forcément originale, elle avait le mérite d'avoir de l'ambition. Néanmoins, selon moi, ça a un peu cafouillé au niveau de l'organisation des idées, et de l'écriture. Comme dit plus haut, c'est extrêmement lent, et les aventures des Chmura se ressemblent toutes. de ce fait, on a un peu l'impression de se relire à chaque page. C'est un peu dommage, car avec un tel principe de narration, on s'attend à au contraire pouvoir avoir une lecture plus variée. Autre chose m'a énormément gênée : J'ai trouvé ce livre vulgaire. le vocabulaire est relativement fleuri, mais en plus de ça, l'auteure part parfois dans des délires qui tombent à la limite du salace. Alors, non seulement j'ai trouvé que ça donnait tout de suite un aspect assez péjoratif de la catégorie de personnes à laquelle les personnages appartenaient, mais en plus de ça, c'était relativement désagréable. Je n'ai rien contre le cru, du moment que ça a un intérêt, que ça dénonce, que ça accentue. En toute sincérité, ici, je n'en ai pas vu l'intérêt, et ça m'a plus rebutée dans ma lecture qu'autre chose. A part ça, que dire de plus ? J'ai vraiment eu du mal avec ce livre, et j'avoue que le finir m'a demandé beaucoup de temps et de persévérance. Je m'attendais à plus d'historique, à plus d'émotions. le pire, c'est qu'il y avait, j'en suis persuadée, un bon fond qui était prévu. Mais, de mon point de vue, il a été mal exploité, malheureusement...

En ce qui concerne la fin, et bien... J'avoue ne pas être sûre de tout avoir compris, et ne pas avoir véritablement cherché à comprendre. J'étais lassée de la vulgarité, lassée d'avoir l'impression d'être obligée de détester les personnages... C'est vrai que, pour cette chute, l'auteure a soudainement mis de l'action dans son livre. Mais ce que je n'ai pas saisi, c'est, premièrement, pourquoi dans les dix dernières pages, et surtout, pourquoi la rendre aussi peu claire ? Aussi blasée ? En fait, ce bouquin est terriblement froid, distant, et, même dans des passages mouvementés et plus ou moins touchants, le lecteur est blasé, et, honnêtement, se contrefout de ce qu'il se passe. En ce qui me concerne, tout du moins.

Le livre-objet m'a beaucoup plu. La couverture est superbe, les couleurs et les ombres rendent très bien.La symbolique, même si elle n'est pas évidente au premier coup oeil, est bien présente, ce qui est appréciable. Pour le titre, il est simple, mais efficace et en accord avec le récit, alors, je signe !

Je pense que j'ai été claire : Ce livre m'a grandement déçue. J'ai essayé de ne pas être trop salée et d'être objective dans ma chronique, mais vous me connaissez : Quand je n'aime pas ou quand je suis déçue, je ne m'en cache pas, et je suis cash. Peut-être que ce roman vous plaira plus qu'à moi, mais ne vous attendez pas à un véritable roman historique, ou à une véritable intrigue familiale. Ce n'est ni l'un, ni l'autre. C'est... Une sorte de mixture étrange des deux. Enfin bon, peut-être que ça vient de moi ! Mais mon coeur insensible n'a pas été touché...
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« Walbrzych. Sous la ville, du charbon ; à la surface, du sable et des hommes et des femmes, balayés jusqu'ici des quatre coins du monde pour remplacer les Allemands expulsés ». Sur ce sable frontalier où des Polonais nourrissent des rêves teintés de regret et échafaudent des amours bancales ou contrariées, Joanna Bator tricote un roman foisonnant. Les décennies troublées de la grande Histoire - guerre, influence soviétique, Jaruzelski, échos de Tchernobyl, Jean-Paul II, émergence du libéralisme – se mêlent à une vaste chronique familiale d'où émergent Jadzia la pesante et Dominika sa fille entrant de plein pied dans la modernité. Sur le principe, rien de réellement neuf : on navigue entre l'intime et l'universel, les incompréhensions entre générations et les secrets du passé qui ensablent les destins. Comme souvent dans ce genre de fresque, autour du noyau central gravite toute une galaxie de personnages attachants ou veules, qui n'échappent pas tous à la caricature figée, comme le tonton constamment cupide et libidineux ou la libertine uniformément généreuse et pleine de vie.
Pourtant, la magie opère et le récit, loin de s'essouffler en anecdotes et considérations psychologiques, gagne en densité au fil des chapitres. D'abord parce que la construction est redoutablement habile : un prologue annonce « le début de l'histoire », qui bien sûr ne sera pas du tout le début ; on peut croire à un jonglage brillant mais un peu gratuit, avec dévoilement progressif des sombres ou émouvantes trajectoires des aïeux, avant de se rendre compte qu'il s'agit plutôt d'un jeu de pistes d'autant plus stimulant qu'il ne se présente pas comme tel. Et le lecteur se surprend à savourer, au détour d'une phrase, un détail en apparence jeté négligemment, qui en réalité éclaire une situation évoquée deux cents pages plus tôt.
Cette architecture savante est vivifiée par un ton d'une liberté quasi totale. A l'instar du bien nommé « Babel », l'affreux immeuble où s'entassent les gens de tous horizons, les langues se mêlent, s'entrechoquent, vieux dictons détournés, expressions familières ou enfantines, images incongrues, sensations brutes, raisonnements tordus. On bondit de conscience en conscience, dans un roman où la focalisation interne est reine, intelligemment mâtinée d'ironie tantôt tendre, tantôt cruelle. Des enfants débordants de vigueur peuvent mourir dans un étang en quelques lignes, emportés sous une glace de printemps trop friable, et il ne sera plus question d'eux, tandis qu'un Wladeck, homme apparemment banal et triste, inconsciemment noble dans son attitude d'éternel perdant, se voit haussé au rang de héros tragique.
Lire « Le Mont-de-Sable », c'est croire que l'on va s'enliser dans une petite famille polonaise entre folklore et misérabilisme, et finalement c'est être sans cesse pris au dépourvu par une bifurcation lumineuse, un sarcasme narratif, une écriture qui sait alterner d'impeccables notations sociologiques et les élucubrations les plus baroques. L'auteur excelle aussi bien dans l'évocation très exacte des malveillances et des phobies d'un quartier ordinaire que dans le loufoque qui confine au poétique. Capable de prendre au pied de la lettre une métaphore ou une rêverie de personnage, Joanna Bator nous entraîne loin, dans un pays où après des pluies torrentielles les escargots devenus gros comme des rats peuvent menacer les lapins, relecture burlesque des dix plaies d'Egypte. Toute une mythologie qui joue sur de multiples références, sans dédaigner le souffle romanesque.
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J'ai eu un peu de mal à le démarrer. Les chapitres sont longs (une bonne vingtaine de pages), les caractères petits et ce n'est que de la narration quand je préfère les dialogues. Ajoutez à cela que les premières chapitres passent d'un personnage principal à l'autre, avec des flashback dans le passé, puis retour dans le présent, ce n'était pas évident de me faire un tableau précis de l'ensemble.

Et puis, j'ai fini par m'y attacher à ces personnages, à changer mon regard sur cet immeuble qui ne donne pas très envie d'y établir ces quartiers et j'ai pris goût au style de l'auteure et à sa manière de me raconter une histoire. J'ai donc finalement pris beaucoup de plaisir à cette lecture et je remercie les Éditions Noir sur Blanc et Babelio pour ce livre.
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« le Mont de Sable » de Joanna Bator traduit par Caroline Raszka-Dewez (2014, Noir sur Blanc, 432 p.). Un jeune couple, Jadzia et Stefan Chmura, s'installe dans la banlieue de Walbrzych, quartier dénommée justement « le mont de sable ». Au plus près de la RDA, qui fait encore illusion auprès des résidents polonais. La désillusion vient vite. « Walbrzych. Sous la ville, du charbon ; à la surface, du sable et des hommes et des femmes, balayés jusqu'ici des quatre coins du monde pour remplacer les Allemands expulsés ». Trois générations qui se suivent, sans beaucoup se trouver. « C'est qu'une patate pouvait être plus grande que ce petit bâtard ». Frustrations et rêves d'une société amnésique, antisémite, prisonnière entre ses deux grands voisins. Joanna Bator s'est surtout fait connaitre par des romans policiers de bonne facture. On peut regretter l'absence de dialogues, ce qui oblige une lecture concentrée.
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