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Critique de tilly


Le drame familial vécu par le narrateur se déroule en 1980. A cette époque Bauchau avait déjà 67 ans. C'est à plus de 90 ans qu'il entame l'écriture de ce roman pour le publier en 2007.

Tous les personnages, ceux du récit principal comme ceux des histoires incidentes sont confrontés à la peur : peur du vide, peur de la maladie, peur de la perte, peur de l'abandon, peur du manque, toutes formes de la grande peur de la mort (de la vie ?).

Il y a d'abord les personnages terriblement humains rassemblés autour de Paule, la belle-fille du narrateur atteinte d'un cancer en phase terminale. La mère, le mari, les amies qui pendant des semaines se relaient avec le narrateur au chevet de la jeune femme.

Il y a aussi deux personnages étranges et mythiques : Stéphane et Shadow, le résistant martyr et le bourreau nazi. Bauchau, non excusez-moi, le narrateur se sert des souvenirs qu'il dit avoir gardés d'eux, pour faire un contre-point de tragédie classique à une douleur domestique et familiale.

Il y a des défaites et il y a des victoires. Il y a des victoires dans les défaites. Celle de Stéphane dans la mort choisie. Celle du narrateur dans l'aveu de sa détresse. Paule meurt. Son enfant a été éloigné, le père ne veut pas son retour. le narrateur et grand-père (Bauchau est psychanalyste) est persuadé que c'est une erreur de jugement terrible et irrattrapable. Il comprend la douleur de son fils mais tente désespérément de le faire revenir sur sa décision. le refus réitéré du fils déclenche le lâcher prise du narrateur qui s'effondre physiquement. La faiblesse du père entraîne alors en ricochet le lâcher prise du fils qui revient sur sa position de blocage et accepte d'aller rechercher l'enfant pour qu'il revoit sa mère.

Le boulevard périphérique, c'est la route qui conduit le narrateur au chevet de Paule jusqu'à la fin. Une sorte de sas entre la chambre d'hôpital ou gît Paule, et la maison du narrateur au bord de la Seine où la vie était calme et tranquille, avant. C'est au long de cette triste route aller-retour quotidienne qu'est née l'écriture d'une oeuvre bouleversante.

Pour en savoir plus sur Henry Bauchau : http://bauchau.fltr.ucl.ac.be/ (Fonds Henry Bauchau, Université Catholique de Louvain)
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