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Critique de GaranceDeJorna


Il commençait si bien. Les personnages étaient attachants, les thèmes forts, le contexte historique sombre mais bien décrit, l'intrigue addictive… Et puis, il y a eu la fin. Et là… eh bien ça a fait perdre à ce livre toutes ses étoiles et toute sa superbe.
Je préviens que tout cet avis spoil le roman à partir de « Jusqu'à la fin. ».

En 1936, la guerre civile espagnole débute. Gregori, Maria et Pere ont 18 ans, des rêves plein la tête et de l'amour plein le coeur. Autant dire qu'on s'attend à beaucoup de péripéties, et on y a eu le droit.

Les personnages sont hyper riches et hyper sympas. Pere est confiant, sûr de lui, égoïste autant qu'il est aventureux, courageux et loin d'être impressionnable. Il bouillonne de rêve et de convictions, jusqu'à ce que la guerre lui arrache bien plus que son âme. J'ai bien aimé ce personnage sur sa façon d'être, qui est hyper spontanée. À l'inverse, Gregori est très peu sûr de lui, maladroit sur ses appuis et très timide. On dit qu'il a des yeux tristes. Il est tout en indécision, en maladresse et en gentillesse. En bref, il est aux antipodes de Pere. Et entre eux, il y a Maria. Maria qui est une « vraie femme », qui est gentille, solide et qui fait très attention. Elle est prudente, mais pleine d'audace et de résilience.
Je les ai aimés tous les trois à leur manière.

L'intrigue repose sur un triangle amoureux (que je déteste ordinairement, mais ce n'est pas moi qui ai choisi de lire ce livre), sur le fil du rasoir et la menace de la guerre. Ça partait terriblement bien, les 250 premières pages étaient entraînantes et bien écrites. Jusqu'à la fin.

Que Maria choisisse Pere ne m'a pas choqué ni dérangée, mais que Pere la trompe pour aller vivre avec une autre en faisant le mort une fois au front, m'a enragée. C'est le choix de l'auteur, mais j'avais cerné le personnage de Pere comme quelqu'un d'égoïste, avec quand même des principes et de valeurs. J'ai été déçue de sa façon d'agir, et que sa mort ait été évoquée comme si on parlait de la mort d'un personnage tertiaire qui ne comptait pas. La fin de son arc narratif m'a laissée blasée, sans émotion, j'ai trouvé ça dommage pour ce livre qui pétillait de sentiments et de mouvements.

Gregori était mon personnage préféré. Il était raide et très amoureux de Maria sur 200 pages, au point d'en être malade, pour l'oublier et passer à une autre femme en quelques pages. Une femme dont on ne sait rien au fond et à laquelle on n'a pas eu le temps de s'attacher. J'ai été déçue qu'il oublie Maria si vite, et que lorsqu'il pense enfin la retrouver 50 ans après, il préfère la laisser fuir plutôt que de l'accoster.

Toute l'intrigue reposait sur ce trio, brisé pour la guerre, jamais réuni, mais qui avait les moyens de se retrouver. Sauf que personne n'a rien fait ou presque. Que ces trois personnages forts et solides sont devenus lâches, et ça m'a déçue, parce que l'auteur avait misé tous ses enjeux et tout l'intérêt sur ce trio, cette relation unique et ce qui pourrait les réunir.

En bref, une lecture qui a très bien démarré, que j'ai beaucoup aimé au commencement et tout du long, mais qui m'a fait me dire « tout ça pour ça ? » à la fin des 300 pages.
Je n'ai peut-être pas réussi à cerner la morale, le message ou les mots que voulaient souffler l'auteur, mais ça reste quand même une très bonne lecture malgré tout.

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