Le sous-titre du livre tient en deux dates, 1944-1948. On pourrait trouver paradoxal de qualifier d'heureuses 5 années, dont 2 en période de guerre. « Nombreux sont les Parisiens qui ne se sont pas encore remis des effets de l'occupation allemande. Leurs souffrances leur avaient appris à fermer les yeux devant la réalité ; ils ne se sont pas tout à fait réveillés. Pour ceux à qui l'on avait enseigné pendant quatre ans à défier l'ennemi en contrevenant aux lois, il est difficile de concevoir soudain que les lois et les règlements doivent être respectés. » Et pourtant, le journal de
Cecil Beaton montre des voyages, des rencontres, des amitiés et une passion certaine pour la photographie. Dans un fluide, mais soigné, il raconte ses séjours à Paris, Londres ou New York, son travail pour des opéras, mais surtout sa relation intense avec l'immensément belle et fantasque Greta Garbo. « Devant Garbo, l'air me manqua comme si quelqu'un avait brusquement ouvert la porte d'un haut fourneau. La chaude intensité de son regard, l'éclat de son rayonnement, son sourire me bouleversèrent au point que je dus me cramponner au dossier d'un fauteuil. » Pas facile d'être l'amant d'une telle femme, d'autant plus quand la relation est entrecoupée de séparations et de périodes de froid.
Huit portraits ponctuent le récit : je n'en cite pas les figurants et vous laisse découvrir le très beau travail de
Cecil Beaton derrière l'objectif. Cette brève lecture me laissera un souvenir charmant, celui des albums photo aux couleurs passées qui retracent une époque révolue.
Commenter  J’apprécie         120