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Critique de DragonLyre


[ 2.5/5 ] Je m'attendais à un ouvrage young adult, mais au final, « Fake Fake Fake » se promène plutôt sur les étagères de la littérature jeunesse.

Edvard a quatorze ans. En pleine crise d'adolescence, il a l'impression de porter tous les malheurs du monde sur ses épaules. Son ennemi juré, Henk, lui pourrit la vie et dès les premières pages, les réparties des deux garçons ne volent pas très haut. Edvard est obnubilé par son torse, rêvant d'y voir pousser ses premiers poils pour pouvoir assurer un combat de coq avec Henk et prouver qu'il est lui aussi très viril. Edvard est amoureux de Constance, une fille populaire qui s'entête à le prendre de haut et à ignorer ses demandes d'amitié sur Facebook. du coup, il se crée un faux compte (« Jason » est un américain de leur âge en échange scolaire en Allemagne) avec lequel il espionne Constance (qui joue les midinettes devant ce bel étranger) et discute régulièrement avec elle via la messagerie privée du site. Pris à son propre piège, Edvard réalise que se servir de Jason ne fait qu'éloigner encore davantage l'élue de son coeur… et c'est en s'en débarrassant que les choses vont se gâter !

L'histoire est très basique. Présentée sous forme d'un journal intime tenu par Edvard, on nous y raconte dans un style très (trop ?) simple les tracas de l'adolescence, les clans formés par les élèves et les conflits à la pelle. Malgré un père stable et apprécié et une mère artiste et un brin rebelle, Edvard se plaint sans arrêt d'eux et dramatise beaucoup. Franchement, quand on marche accidentellement dans une déjection canine, qui jette directement ses chaussures à la poubelle au lieu de simplement les nettoyer ? Heureusement, cet incident ne sera qu'un prétexte pour qu'Edvard se rapproche d'un vieux voisin, monsieur Tannenbaum. Ce dernier va l'aider à trouver sa voie et Edvard va à son tour lui venir en aide. Cette intrigue intergénérationnelle compense le début maladroit du roman, avec des vacances à la campagne sans grand intérêt et un Edvard particulièrement geignard et agaçant.

Mais l'ensemble reste trop léger et improbable. le développement de l'histoire autour du faux profil de Jason est absolument abracadabrantesque. Nous savons tous à quel point il est difficile de développer une page Facebook mais ici, en quelques semaines, c'est l'avalanche d'abonnés alors qu'aucune réelle communication n'y est faite. Pire encore, on veut nous faire croire qu'une gamine de quatorze ans est apte à ouvrir une fondation caritative et prendre en charge d'autres formalités administratives. Même en admettant qu'elle ait demandé de l'aide à ses parents, je ne pense pas qu'autant de gens leur auraient si facilement fait confiance.

Je ne sais vraiment pas quoi penser de ce roman. Il est rapidement parcouru, il y a des passages assez amusants mais la morale de l'histoire me dérange beaucoup. Les arnaques en ligne seraient-elles respectables ? À croire que la fin justifie les moyens… Les adultes ne cherchant même pas à raisonner leur progéniture, je pense qu'il est important dès le tout début de lire les aventures d'Edvard au second degré pour pouvoir un tant soit peu les apprécier.
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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