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Critique de Enroute


Pour Ulrich Beck, la société de classes à fait place à la société du risque. La première opposait les riches et les pauvres et raisonnait sur le « j'ai faim ! » ; elle avait pour objectif de donner l'aisance à tout le monde. La société du risque raisonne sur le « J'ai peur ! », étend les conséquences des risques à toute la population et vise à éviter à chacun le pire. Elle crée volontairement du risque et l'institutionnalise : le risque donne ainsi naissance à de nouvelles économies (lutter contre la pollution, filière de retraitement du nucléiare, laboratoires de contrôle, etc), sans chercher à l'éliminer. L'auteur s'appuie sur la manière dont les données scientifiques sont utilisées, à l'insu même des scientifiques, dont la bonne foi n'est pas nécessairement à remettre en cause, mais bien plutôt l'illusion de la société de croire ces données objectives et impartiales sous prétexte qu'elles sont scientifiques. La science contribue donc à soutenir la société du risque.
A titre d'exemples des critiques émises par l'auteur se trouve le fait que les chiffres (de la concentration de produits nocifs notamment) sont établis sans tests chez l'être humain, sans données sociales et biologiques sur les capacités d'absorption des populations (selon l'âge, le sexe, les lieux de vie, les habitudes de consommation...) et indépendamment de l'exposition à d'autres substances (qui peuvent annuler ou renforcer les effets d'une première substance). En autorisant des niveaux limites et en instituant des systèmes de type "payeur-polleur", la société trahit son institutionnalisation du risque. Il s'ensuit une société incontrôlable et apolitique du fait que les paramètres de l'évolution de la communauté ne sont plus que pseudo-scientifiques et éliminent toute composante sociale, y compris les hypothèses qui mènent à favoriser le suivi des paramètres d'un risque plutôt que d'autres.
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