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Critique de dogasquet


Ecosse - l'ile de Skye - 1933 - Trois soeurs rassemblées, réfugiées chez Margaret, l'ainée.
Elle a divorcé suite au décès de leur enfant et accueille Moïra et ses deux enfants, qui ont perdu leur père. Puis la plus jeune des trois soeurs, Effie, en instance de divorce.

Trois beaux portraits de femmes, chacun différent et bien marqué, voire piquant comme le chardon écossais.
Margaret, la courageuse, avec son franc-parler. Exemple quand elle s'adresse à Moïra pour la convaincre de travailler au pub : « Ben oui, pourquoi t'y arriverais pas ? C'est compliqué d'servir des bières. T'es pas si gourde quand même ! » Moïra, l'intello, l'affective, la tendre, à fleur de peau, celle qui va petit en petit reprendre confiance en elle et en la vie. Et Effie, « la comtesse » toujours la dernière à aider les autres au labeur, toujours la première à prononcer les phrases maladroites, la plus fantasque, la plus libérée.
Mais sous les apparences et les incompréhensions, il y a aussi beaucoup d'amour, de tendresse et de vulnérabilité.
De belles rencontres aussi comme celles de Moïra et Sean, berger resté au pays après la guerre pour aider ses parents et traumatisé par le conflit de la 1ère guerre mondiale : « Cette odeur d'entrailles, je voudrais l'oublier…Mais elle se fond avec d'autres odeurs plus lointaines que j'ai déjà connues : celles du sang, de la poudre, de la sueur. »


Avec beaucoup de tendresse et de pudeur, sont abordés les thèmes des traumatismes de la guerre, de l'épreuve du décès d'un enfant, du désir, et bien sûr de la condition féminine.
Ce qui est bien montré également, c'est la vie dure mais solidaire en Ecosse au début du XXème siècle. L'importance du pub, des jeux qui rassemblent le village. Mention spéciale pour les Highlands Games.

Comme le scénario, chacune des trois est bien caractérisée par le dessin. Les mèches blanches, la coiffure simple de Margaret, la détermination qui se lit dans son regard. Une femme autonome qui se débrouille toute seule sans se plaindre. Moïra la douce, la triste, plus apprêtée. Et Effie, la blonde, toujours gaie, bien habillée quelles que soient les circonstances.
Un dessin classique dont les planches – personnages et décors – sont bien travaillées.

Un roman graphique délicat, agréable à lire, qui pose de bonnes questions.

Lien : https://commelaplume.blogspo..
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