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Critique de migdal


En 1932, Maurice BEDEL, prix Goncourt 1927, publie Zulfu, qui fait écho au roman aziyadé de Pierre LOTI, en racontant le voyage en France d'Ahmed, bachelier turc, républicain militant, attaché parlementaire d'un député turc, affairiste redoutable dont la fille Zulfu étudie en Sorbonne.

Progressiste, Ahmed occidentalise son prénom en Amédée et arrive dans l'hexagone convaincu que le progrès consiste à industrialiser, polluer, rouler en automobile, produire toujours et encore. Croyant que la république française a vocation à éclairer l'humanité en étant un phare industriel et persuadé que nos politiciens se dévouent au bien commun, il va d'étonnement en incompréhension puis en déception en constatant que le français moyen est plutôt conservateur, paysan méfiant vis à vis de ses élus …

Ahmed, alias Amédée, ambitionne de séduire Zulfu certain que ses études l'émanciperont pour en faire une femme de progrès débarrassée de toute superstition et soucieuse d'égalité entre les sexes … mais elle finit par épouser un jeune noble français et refuse de retourner en Turquie.

Une intrigue banale, des personnages assez caricaturaux, mais finalement pas plus que les héros de Pierre LOTI, auraient pu éliminer ce roman de nos bibliothèques, s'il n'avait été écrit par une des plus belles plumes de l'entre guerre, et surtout si la vague islamique qui submerge aujourd'hui la Turquie et le discours écologique qui domine nos médias ne lui donnaient une saisissante modernité en relativisant le progressisme oriental et en dénonçant les utopies idéologiques.

Les anecdotes qui nourrissent cet ouvrage sont une source jaillissante de bonne humeur en décapant le vernis intellectuel qui masque nombre de réalités éternelles. Un régal !
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