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Critique de PrettyYoungCat


La case de l'Oncle Tom est un classique de la littérature américaine que je tenais à découvrir ayant une sensibilité particulière pour l'histoire des Noirs américains. Je trouvais intéressant de connaitre le point de vue – très moderne pour l'époque – d'une femme blanche qui, par ses écrits, a participé à la cause abolitionniste. Ma curiosité portait également sur le ressenti des Noirs Américains contemporains sur le personnage de l'Oncle Tom qui peut être lancé comme une invective.

Ce qui frappe au premier abord, c'est le mélange perturbant de propos qui sensibilisent le lecteur à la condition des esclaves, à l'inhumanité dont ils sont victimes ; et ceux mâtinés de clichés racistes. Je ne suis pas persuadée qu'ils aient vocation à être dénoncés, mais sont, à mon sens, le reflet d'une époque (enfin en est-on sortie ?) qui, même chez les personnes progressistes, affleuraient malgré elles.

Le style littéraire est vraiment daté, lourd, ampoulé et m'a donné, je dois l'avouer, du fil à retordre pour m'accrocher, ce jusqu'à la première moitié du livre (plusieurs versions existent : il s'agit ici de la version intégrale de plus de 600 pages). Adultes, enfants ou esclaves (donc pas toujours très instruits), tous s'expriment de la même manière empruntée. Les personnages sont assez manichéens et la structure narrative assez particulière.

Néanmoins, il est arrivé un moment où ma lecture est devenue plaisante, où l'intérêt allait grandissant.

L'histoire est porteuse d'espoir et en même temps très triste. L'Oncle Tom est un personnage très pieux, presque christique, qui accepte sa condition et trouve refuge dans l'espoir d'une vie meilleure aux côtés du Seigneur. Les Noirs Américains voient là un symbole de soumission à l'oppression des Blancs. Une autre interprétation (donnée dans les commentaires en fin de livre) pourrait être que malgré les chaines de l'esclavage et la domination du maitre, les coups, la torture, l'âme, elle, est libre et n'a pas de bourreau. C'est une belle interprétation qui met en avant la grandeur d'âme d'un peuple opprimé. Néanmoins, je comprends aussi le point de vue passif décrié par les Noirs eux-mêmes, eux qui ont eu tant à lutter pour gagner justice et équité.

En bref, une histoire profonde (inspirée de faits réels !) qui donne à réfléchir aussi sur les différentes formes d'esclavagismes (même les « bons » maîtres n'en demeuraient-ils pas moins des oppresseurs) ; concept très moderne pour l'époque.

Un classique à lire.
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