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Critique de latina


Dans ma quête estivale de romans pour grands adolescents, j'ai choisi encore une fois un lauréat du prix Farniente : « Nous voulons tous le paradis ».
Vous avais-je dit que le prix Farniente voulait promouvoir la littérature belge ? Et bien ici, c'est chose faite ; je ne connaissais pas du tout cette auteure flamande traduite en français : Els Beerten.

La narration des 3 enfants d'une famille là-bas tout au nord de la Belgique ainsi que de leur ami nous plonge dans un petit village flamand vivant au rythme d'une fanfare locale.
Des hommes et des femmes simples, essayant tant bien que mal de nourrir leur famille malgré la guerre.
Solidarité envers ceux qui manquent de tout, compassion envers ceux qui ont perdu des êtres chers, résistance envers les Allemands. le paradis, quoi !
Le paradis ?
Non ! Car l'oppresseur n'est pas celui que l'on croit. Les Allemands viennent chercher de temps en temps une famille pour l'emmener dans un camp. Ou bien une vache, celle qui donnait tant de bon lait. Mais ils ne paraissent pas si antipathiques que ça. C'est plutôt certains Flamands qui le sont, aux yeux des parents de Jef, Renée et Rémi. Ces Flamands qui voudraient enrôler les jeunes gens dans l'armée aux ordres des Allemands. Des collabos, comme on dit. C'est qu'ils ont des belles paroles pour attirer les jeunes dans leurs filets ! « le joug francophone doit cesser », « Notre peuple – flamand – est semblable au peuple allemand, à commencer par les langues qui se ressemblent », « il faut empêcher les bolcheviques d'envahir l'Europe, donc venons en aide aux Allemands » (après la chute de Stalingrad)...

Mosaïque de points de vue, ce roman nous fait voyager à travers différents moments de la guerre, du milieu jusqu'à la fin. Les jeunes évoluent, leur conscience se développe, la fierté et la honte se combattent l'une l'autre, sans oublier l'amitié et la naissance de l'amour. Et la musique !
Puzzle vivant, plongée dans le coeur des adultes, des presqu'adultes ou d'un enfant.
Sans descriptions écoeurantes, sans discours politiques barbants, sans analyses psychologiques exagérées, mais où le traumatisme affleure.

Chapeau pour cette auteure qui a réussi, sans tambours ni trompettes (enfin, si...), à toucher du doigt le cas de conscience de Flamands, simplement et honnêtement.
Puisse ce roman nous aider à comprendre la situation dans laquelle est emmêlée la Belgique où Flamands et Francophones vivent – encore – en bonne entente, malgré ce que certains politiques flamands issus de l'extrême-droite aiment proclamer.

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