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Critique de YvPol


Aline Bei est une autrice brésilienne qui signe avec ce titre son premier roman, écrit en 2017.

Il y a quelques temps, lors d'un salon presque local -Le Printemps du livre de Montaigu-, je déambulais et me fis interpeller par une jeune femme sur le stand des éditions Aldeia, et, après une discussion et des arguments convaincants, je repartis avec ce livre en main.

Première chose à noter, visible, c'est la mise en page soignée et très particulière qui souligne l'aspect poétique, qui s'affranchit des règles de la majuscule en début de phrase ou aux noms propres. En fait, on a davantage l'impression de lire un long poème qu'un roman proprement dit, même si, selon le célèbre adage, ça se lit comme un roman. le texte est ciselé, épuré, parfois dur et tapant au plus juste :

"les femmes

violées dans les fossés et

sous les ponts

elles ne sont pas dans les livres d'histoire.

les dictateurs oui

ils ont tous un article à leur nom

une longue biographie." (p.77/78)

Je pensais avoir du mal à entrer dans ce roman, la forme poétique m'est parfois nébuleuse, et ce fut l'inverse qui arriva, j'eus même de la difficulté à en sortir, tant l'écriture happe, fascine ainsi que cette femme qui traverse sa vie sans l'imprimer, sans la marquer. C'est un portrait magnifique d'une femme qui souffre de ne pas savoir aimer, de ne pas pouvoir, d'en être empêchée depuis la mort de son amie et le viol qu'elle a subi.

Un grand merci à vous, madame, qui m'avez abordé à Montaigu, sans vous, je serais passé à côté d'un livre marquant et touchant, sensible et fort. Juste pour le plaisir et pour faire envie, voici le début de ce livre avec la pagination originale :

"monsieur Luis est un vieux sage qui sent l'herbe.

je suis sûre que son déodorant

est vert

et son corps doit avoir au moins cent ans tellement il a des rides tortueuses

partout sur sa peau, c'est un homme

tortue." (p.11)
Lien : http://www.lyvres.fr/
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