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Citations sur Le Corps accordé: Pour une approche raisonnée de la santé e.. (8)

Rebouter signifie « remettre en place [le corps, l’articulation…] par des moyens empiriques » (TLF n.d.). Le reboutage est peut-être en France la pratique la plus proche de seitai, du fait de la démarche expérimentale qu’il invoque pour réajuster le corps par toucher et/ou mobilisation. Mais, là où le seitai tente d’analyser les phénomènes d’accompagnement par le ki et leurs résultats afin de produire et transmettre un savoir, le reboutage ne cherche aucune explication et invoque le don.
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Dans la pratique du seitai où les rituels magiques n’ont pas lieu d’être, la capacité des sensations à faire écho est immédiate et nécessite une simple présence non intentionnelle. C’est d’ailleurs dans cette simplicité que réside la difficulté. Elle s’exerce pour l’accompagnant comme pour l’accompagné, à l’écoute de leurs propres sensations.
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Les symptômes qui s’expriment avec les tics et les Toc, lorsqu’ils deviennent envahissants, sont diagnostiqués comme des maladies. Pourtant, on peut se demander si, pour l’organisme, ces symptômes ne sont pas l’expression d’une logique, de préservation de son intégrité.
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Tout arbre a des racines sans lesquelles il n’aurait pu se développer. Pour l’étudiant d’une discipline, connaître les sources du savoir qui lui a été transmis n’a rien d’évident. Professeurs et maîtres sont des créateurs en ce sens qu’ils réorganisent, expérimentent, trient et si possible améliorent les multiples enseignements reçus au cours de leur vie. À la différence des prophètes, aucun enseignant en matière de santé n’est inspiré au point d’avoir eu la révélation, et personne ne s’est formé seul. Mais les « transmetteurs » ne sont pas les mieux placés pour retracer les influences qu’ils se sont appropriées en les recréant. C’est à l’élève, l’apprenti, de remonter le fil du temps.
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Pour préserver une neutralité éthique dans ma pratique du yukidō, je parle d’écho ou de résonance à ce que l’autre ressent ou exprime ; ou bien de main qui fait miroir aux sensations perçues. Ces images sont restrictives car elles suggèrent une reproduction à l’identique de l’objet reflété, alors que nous sommes dans un dialogue attentif, non velléitaire, non interventionniste…, entre deux perceptions. Mais elles ont le mérite d’être moralement neutres et de figurer la réciprocité des sensations entre les deux protagonistes.
[...]
Entrer en résonance, cela se fait sans a priori positif ou négatif, ni confiance ni méfiance. Il faut ce vide, ce libre espace, pour que la sensation s’exerce et résonne en soi, au delà de toute opinion, préoccupation ou enjeu.
Le sens du toucher est le seul à bénéficier de cette réciprocité immédiate et incontournable : à l’instant où je touche, je suis touché(e). Impossible de faire autrement.
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Ma recherche interroge les ressources propres à l’organisme sous l’angle de la perception et la compréhension des sensations internes qui œuvrent à notre santé. Elle envisage la notion d’accompagnement autonome, par soi ou par un tiers, avec les contradictions apparentes dues à la juxtaposition des deux termes. De manière globale, elle décrit ce que je peux concevoir comme une approche raisonnée de la santé et du soin de soi, à partir de l’observation des mécanismes spontanés de régénération-préservation et de leurs limites.
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Donner une place à l’involontaire ne peut que bénéficier à l’inconscient par un échange constant et réciproque entre corps et psychisme. Les deux points de vue se relativisent et s’enrichissent mutuellement, participant du même effort de santé. Mais surtout, envisager que l’involontaire puisse être structurant pour l’organisme est une révolution qui touche toutes nos activités et façons de pratiquer le sport, l’art, la médecine, le rapport à l’autre et à soi, la danse.
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Se relier à nos sensations internes n’est pas banal : elles sont peut-être un des derniers remparts contre la mécanisation des corps et des savoirs, celle qui déjà fait du transhumanisme une actualité rejoignant la fiction.
La lecture des sensations est néanmoins sujette à caution. Elle appelle une vigilance dans l’interprétation de la réalité perçue. C’est la clef pour que le soin autonome se préserve de l’affabulation que Mère Nature peut tout, ou qu’elle ne peut pas grand-chose puisqu’un « problème de santé » signerait un aveu de faiblesse de l’organisme.
L’autonomie est à ce prix : elle nécessite l’exercice constant du discernement et de l’esprit critique pour problématiser croyances et interprétations, pour questionner les mots et habitudes de pensée. Sans céder à quelque enjeu que ce soit : celui qui prend en main sa santé n’a rien à prouver ni à vendre. Garder à l’esprit que l’exemple individuel n’est pas généralisable est à la fois une exigence éthique et une réalité incontournable.
En posant notre regard sur les capacités du vivant et pas seulement sur les maladies, en mutualisant nos observations, hypothèses et expériences, nous redonnons une place à l’insu qui nous éclaire sur ce qui est su. Nous retrouvons une « poésie du bricolage » où chaque élément contribue à une compréhension nouvelle de la santé et du soin de soi, conjuguant l’autonomie avec un art du vivre ensemble.
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