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Critique de anniefrance


La pensée vraie, dit-on, se doit de n'appartenir à personne. Un théorème est sans humeurs, sans âge, sans siècle, texte pur, structure sauvée de la mort par relations internes, comme la monade. Pourtant, les énoncés philosophiques ont -au moin aussi- une autre vérité. Quelqu'un parle. Il parle à quelqu'un. Il essaie. Se perd. Se retrouve. cela veut dire. Dit parfois. Plus souvent laisse dire. Et voici que la mort revient, avec sa poésie toujours inachevée, avec le temps, avec l'histoire et son désordre. Ou les ruses de son désordre. On peut lire dans tous les sens. Inventer. Il n'y a pas de jeu dans ce jeu qui ne se laisse pas déduire, parce qu'on n'en connait pas les règles, sauf la plus banale: le mortel, lui, a des humeurs, un âge, un siècle et son désordre, de moins en moins libre, finit par débrouiller quelque idée directrice, d'un passé encore vivant devant un avenir perdu.

Yvon Belaval
Né en 1908. Professeur à la Sorbonne. Une oeuvre d' historien de la pensée, essentielle pour la connaissance, aujourd'hui, de Leibniz et du XVIIIe siècle. Une série de recherches" psycho-philosophiques" sur le langage, la sincérité, l'échec. Trois livres de réflexion sur la poésie contemporaine.
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