AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Lune


Money, money, le nerf de la guerre…

Sébastien Bitereau, jeune ambitieux, manipulateur aimable, observateur rusé, opportuniste à l'affut de la moindre nouveauté qui lui permettra de dominer le monde télévisuel, avance ses pions dans cette « comédie humaine » doublée d'un « big brother » nouvelle mouture.

Défile alors une courte histoire du petit écran des années 80 aux années 2000.
Chaise musicale où accourent animateurs, producteurs et où le dernier arrivé retourne à cet anonymat qui le consumme.

Des noms connus, des émissions qui attiraient et attisaient la curiosité des téléspectateurs.
Le but était atteint.
Les chaînes se concurrençaient. Les ambitions s'exprimaient.
D'une télé trop sage voire kitsch, le passage allait se faire, violent, exhibitionniste, voyeuriste avec les caméras dissimulées, le casting représentatif d'une frange de la population, des moyens et des lieux trafiqués : la téléréalité.

Un nouveau concept naissait et rendait « riches » ceux et celui (notre héros) qui avaient senti vers où il fallait aller.

L'auteur nous décrit ce monde où le cynisme, l'argent, la compétition font rage.
Les noms défilent que nous connaissons mais, nous annonce-t-il, dans un avertissement : il ne s'agit pas d'un roman à clés.
Soit mais sommes-nous à ce point dupes?
Il suffit de quelques recherches sur un autre écran pour lire certaines vérités.

Un monde qui sera peut-être balayé par de nouvelles technologies dans lesquelles nageront les mêmes et/ou d'autres requins.

Une manipulation de l'image d'autrui consentant, les conséquences qui résultent de cette exploitation, un degré zéro du spectacle donc une manipulation par la facilité, le scandale, l'outrance que regarde un public également consentant.
Portrait impitoyable des coulisses de ce petit écran présent dans les foyers, indispensable comme l'air que l'on respire.
Portrait d'un « Rastignac » comme il est souvent dit et dont la fin voulue par l'auteur laisse pantois.
Portrait d'une époque qu'on lira dans quelques années comme « dépassée ».

Roman qui décille et amène à regarder certains programmes avec un oeil davantage critique.
Prises de pouvoirs et d'intérêts, amitiés serviles, politisation, concurrences effrénées… sont le plus souvent la face cachée de nos écrans.

Commenter  J’apprécie          130



Ont apprécié cette critique (13)voir plus




{* *}