Au début,
Du Bellay agace un peu. Il n'arrête pas de se plaindre, de geindre, de regretter sans bouger. Mais il sort de sa torpeur, et nous avec, quand il commence à parler du monde qui l'entoure, cette Rome qui n'est plus que l'ombre d'elle-même, le ridicule de ceux qui s'y pavanent, le règne de l'apparence et le luxe sans gloire des parvenus qui se croient importants. La plume de du Bellay passe de la mélancolie au curare, piquant élégamment ses contemporains ou rêvant de l'ingrate patrie qui s'éloigne, défendant sa langue qui peut, à l'instar des langues antiques, tout dire et bien le dire. Sa langue pourtant, à
Du Bellay, nous semble trop corsetée, pas encore assez affirmée, et on la lit désormais comme lui lisait les langues anciennes.
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