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Critique de sabine59


Tahar Ben Jelloun fait preuve d'un tel lyrisme dans ses romans qu'on ne peut être surpris qu'il soit aussi poète...

Le recueil, publié cette année, a eu pour l'auteur comme point de départ un événement horrible, qu'il rappelle tout au début de son livre: deux femmes, touristes, ont été égorgées par des terroristes, à Imlil, dans le Haut-Atlas, en décembre 2018. Le long poème qui suit immédiatement est terrible de justesse, en voici quelques vers:

" ils tuent et sont fiers de n'être plus des hommes ou des animaux
Leur soif du Mal est une fièvre qui les rassure (...)
Ils n'ont jamais été enfants, sont nés vieux vomis par la haine"

Face à ce crime ignoble et la douleur qu'il engendre, le poète recherche l'espoir, la lumière, ce que reflètent parfaitement le titre magnifique et ce texte :

" Toi qui es né à l'aube
Dis-moi la beauté du monde
Je sais la douleur et l'absence
Alors dis-moi ce qui fait chemin
Ce qui rend l'homme meilleur
Ce qui se dresse devant toi
Que tu sois enfance ou vieillesse
Tu as le sens caché de la lumière."

Dans la dernière partie" Les statues", l'auteur évoque un autre acte terroriste, près d'Alger, en 2017.

Avec des mots simples, puisssants et porteurs de vérité solaire, d'éclats de vie, le poète essaie d'ouvrir un chemin pour conjurer les laideurs, la violence des hommes. En ce qui me concerne, il m'a pleinement convaincue et je l'ai accompagné dans ses désirs lumineux et généreux. Très beau recueil émouvant, humaniste!




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