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Critique de beberoots


En mars 1965, dans les grandes villes marocaines des étudiants et professeurs manifestent pacifiquement contre une réforme de l'éducation. Quatre-vingt-quatorze  d'entre eux vont être arrêtés et enfermés pendant dix-neuf mois. Sous couvert de service militaire, ces jeunes sont parqués dans une caserne, dirigés par une poignée de militaires psychopathes qui s'en donnent à coeur-joie pour les détruire. Tout est bon pour en faire des animaux : humiliations, sous-alimentation, tortures physiques et psychologiques, sans explication car il n'y a pas de raison valable. Tahar Ben Jelloun était l'un des quatre-vingt-quatorze, étudiant en philosophie il manifestait pour plus de démocratie et de liberté... Cinquante ans après les faits il lève le voile sur cette sombre histoire du règne d'Hassan II.

Parler de ce livre n'est pas aisé, d'autant plus qu'il s'agit d'un récit autobiographique. Je l'ai lu en apnée, je voulais en finir, vite, ne pas être spectatrice de cette souffrance trop longtemps. Et pourtant, quelques jours après je l'ai encore en tête, il ne m'a pas encore quittée... Bien sûr la souffrance et la peur sont omniprésentes, l'auteur n'aurait pu nous expliquer ces mois d'horreur sans, mais j'ai trouvé ce livre lumineux. La culture, le cinéma, la littérature, la poésie, l'amour, les souvenirs ont sauvé ce jeune homme. Avec pour seul étendard la liberté, il ne fléchit pas. Cette soif de liberté il l'a payé au prix fort mais elle toujours là, présente au plus profond et indispensable pour sa survie.

L'homme est capable du pire mais aussi du meilleur, d'échapper au pire atrocité grâce à la seule force de l'esprit. C'est en cela que les bourreaux de Tahar Ben Jelloun et ses co-détenus ont échoué dans leur entreprise. Avec des mots sobres et de la pudeur Tahar Ben Jelloun a sorti ses tripes !
Lien : https://lesmotschocolat.word..
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