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Critique de Lire_en_mariniere


Un roman choral, ça faisait longtemps.
J'aime ce choix narratif chez l'auteur. J'aime pouvoir me mettre dans la peau de tous les personnages, connaitre leurs pensées, leurs secrets.
Le secret ici est de taille.
Et vous ne l'apprendrez pas dans cette chronique car je n'ai toujours pas digéré le fait d'avoir été spoilé par la quatrième de couverture.
Mais pourquoi faire ça sérieusement ? (ok, poursuivons... 🙄)

Nous sommes donc dans le Tanger du début des années 2000. Un pays à la culture forte, où les coutumes sont respectées, un pays en plein changement, où la religion gagne en importance, où la corruption est omniprésente et où l'amour vient après le mariage.
Malika et Mourad d'ailleurs, ne semblent plus s'aimer. Ils se tolèrent, s'insupportent, et surtout, depuis la tragédie, vivent dans une sorte de prison où la lumière peine à passer.

La lumière c'était Samia. Et ils n'en n'ont plus besoin depuis qu'elle n'est plus là. Ce drame a scié la famille, l'a détruite pour toujours.
Jeune fille douce et calme, Samia se réfugiait dans la lecture et écrivait des poèmes qu'elle rêvait de voir édités. Elle rédige avec assiduité son journal où elle emprisonne ses projets et ses sentiments. Nous découvrons une jeune fille dotée d'une grande maturité qui a souvent tendance à se laisser aller à la mélancolie. Elle sent les choses. Autour d'elle, les secrets de son père, les silences de sa mère, elle sent aussi qu'elle va mourir jeune.

Avec une plume subtile, Ben Jelloun met des mots doux sur le plus grand des chagrins : la perte d'un enfant. La construction est si parfaite que l'auteur nous permet de bien nous imprégner des personnages, de leurs identités propres, de leur passé, de leurs regrets avant d'en apprendre davantage sur la tragédie. Il nous raconte comment un évènement peut détruire une famille, comment choisir le silence n'est jamais acceptable et surtout, comment avancer après ça. Des parents qui s'enferment, des frères qui fuient, des aidants qui se questionnent.

C'était mon premier Tahar Ben Jelloun et il est clair que ça ne sera pas mon dernier. Des recommandations ?
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