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Critique de Roggy


Lorsque partir veut dire fuir des conditions de vie difficiles comme le chômage, le malaise politique, la corruption de la police, les humiliations et le manque de liberté, cela devient une obsession, une quête et une fin en soi. Partir au risque de sa vie…

Lorsque s'en aller c'est quitter ses origines, sa famille et ses racines, c'est aussi mourir un peu, c'est laisser un bout de son âme qui ne se recollera plus, un organe amputé qui ne se régénèrera jamais.

Lorsque quitter son pays natal est la seule alternative envisagée par les jeunes marocains désenchantés, cela donne un récit fort et poignant appuyé par une écriture sensible et poétique. L'auteur aborde des sujets tels l'homosexualité, l'Islam, l'hypocrisie liée à la religion, la condition de la femme et le décalage entre les croyances anciennes et les temps modernes.

C'est une descente un peu sombre dans un tunnel et au même temps c'est pétillant d'humanité et chargé d'un regard plein de chaleur empathique. Tahar Ben Jelloun déchire le voile des apparences ou des pudeurs pour plonger son regard au coeur d'une dure réalité avec une écriture parfois saignante, mais toujours préservée de facilité. le récit est rythmé de questions et alterne les chapitres concernant chacun des personnages.

La frontière est mince entre le Maroc et l'Espagne mais elle l'est tout autant entre espoir et désespoir, entre attente et déception, entre étouffer et se brûler, entre les questionnements sur l'identité et le désir de vivre libre, ailleurs.

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