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Critique de alouett


« Joueur invétéré, Goldfish est de retour dans la ville qu'il avait quittée précipitamment dix ans plus tôt pour sauver sa vie. Il vient chercher le plus précieux des biens, son fils, élevé par Lauren, son ex-femme. Aujourd'hui, celle-ci règne sur le crime organisée de manière incontestée et le roi des cartes commence une délicate partie qui relève plus de la roulette russe que du poker » (quatrième de couverture).

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Voici de nouveau un bon thriller signé Brian Michael Bendis, qui nous emmène dans le monde crapuleux des salles de jeu, de la prostitution, de la drogue et de… la corruption. Sans trop dévoiler l'intrigue, je peux vous dire que le personnage principal (David Gold alias Goldfish) m'a vite accroché. Après dix ans d'absence, il revient en ville avec la ferme intention de récupérer son fils. En dix ans, sa femme a eu le temps de faire fructifier sa petite affaire juteuse. Elle est aujourd'hui à la tête d'une fortune, capable de payer les meilleurs hommes de main. Elle manie l'argent sale avec dextérité et dirige son empire avec poigne. Si son ex est bien décidé à avoir le fin mot de l'histoire, autant vous dire qu'elle ne l'entend pas de cette oreille.

On arrive dans la vie de Goldfish le jour où il débarque en ville. On ne connait rien de son passé et on se retrouve donc complètement à la merci de ce personnage visiblement peu loquace. Son plan nécessite qu'il reprenne contact avec quelques anciennes connaissances. Ces confrontations seront autant de prétextes utilisés par l'auteur pour nous approfondir son personnage, fouiller son passé et – par la même occasion – nous forcer à corriger les fausses représentations qu'on avait pu se créer. Ce choix narratif sert l'intrigue et impose un sentiment d'insécurité permanente. A l'instar du héros, on reste sur nos gardes et on est vigilent au moindre élément du scénario.

L'atmosphère de l'album est très agréable. On est pris par cette histoire haletante où la voix-off et les dialogues semblent se placer instinctivement dans les cases. Il me semble que Bendis a un sens de la composition visuelle qui lui est propre. Il remanie en permanence la disposition de ses planches et n'hésite pas à marquer brutalement des temps d'arrêt dans son scénario. L'auteur illustre ces passages avec un minimum de cases par page voire des visuels en pleine page. Dans ces moments-là, il peut superposer des petites cases – autant de détails à prendre en compte pour appréhender l'ambiance de la scène – sur le dessin principal. Il relance peu à peu son scénario en augmentant le nombre de bandes et/ou de cases… et peut aller jusqu'à découper frénétiquement ses planches en une quinzaine de vignettes. Quoiqu'il en soit, j'apprécie la manière dont les visuels s'organisent car cela donne un côté vivant et interactif à la lecture.

Pourtant, j'ai régulièrement été en difficulté durant la lecture. Ne parvenant pas à reconnaître les personnages, j'ai dû revenir en arrière plusieurs fois. Bendis utilise les contrastes noir et blanc à outrance, certains visuels sont saturés de noir (choix de l'auteur ou rotative mal réglée ?). Conséquence : certains personnages sont difficilement identifiables (y compris Goldfish) et certains visuels sont complètement étouffés par une pénombre trop importante (j'avais déjà fait le même constat sur "Torso").
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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